tag:blogger.com,1999:blog-3177846112694393852024-03-13T00:43:26.038+01:00Les Pensées de Pascal<small><i>« In omnibus requiem quæsivi, et nusquam inveni nisi in angulo cum libro »</i></small>Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.comBlogger60125tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-55329165735583788642015-12-30T21:11:00.000+01:002016-01-02T00:36:03.943+01:00Les paysans de Languedoc<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Le Cévenol de 1500, paillard et gaillard, épris de danse jusqu'à la folie, papiste, superstitieux et sorcier, sombre dans la nuit de l'oubli et dans les profondeurs du subconscient. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Emmanuel Le Roy Ladurie</span><i>, Les paysans de Languedoc<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 1969.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Dans sa thèse de 1966, publiée trois ans plus tard sous le titre maintes fois cité par les universitaires et historiens qui vinrent après lui, Emmanuel Le Roy Ladurie avance que le Cévenol de 1500 est libre et déluré. Où puise-t-il cette affirmation ? Dans l'éternel fantasme que l'homme du Moyen Âge est un joyeux drille, qui ne pense qu'à la fête et aux plaisirs multiples ? C'est un peu probable. Et il a, peut-être, un peu raison. Mais que le Cévenol sombre dans la retenue et la sagesse, subitement, en embrassant la Réforme — comme il l'entend dans ses conclusions —, c'est une autre idée, une hypothèse discutable.</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Les règles changent. Les textes sont formels, la vie quotidienne doit être rythmée par le travail, la famille, la réflexion, par du silence et de l'humilité. Est-ce à dire que le Cévenol des XVI<sup>e</sup> et XVII<sup>e</sup> siècles est moins « sage » que ses aïeux ? C'est moins sûr. Les délibérations des consistoires gardois ne manquent pas de nous décrire un pays qui s'amuse, qui flirte continuellement avec les lois et les devoirs.</span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><br /></span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Ainsi, en 1602, la Dame de Peyremale est-elle sévèrement rappelée à l'ordre par l'assemblée des farouches calvinistes avec qui elle partage sa foi, pour avoir donné bals et danses en son logis, et pour y avoir habillé, déguisé et masqué les jeunes gens allant fêter Carnaval. Durant cette même période, les confréries louent des joueurs de violon, pour mener le trouble dans les rues d'Alès, à la Sainte-Lucie ou à la Saint-Blaise. On danse, on boit, on joue aux cartes (des cartes, que l'on retrouve encore coincées dans les registres des notaires), la jeunesse s'adjuge tous les amusements, passant dans les dédales de la ville, sonnailles aux pieds, en criant et en chantant. Le Cévenol de 1600 ressemble fort à celui de 1500, seuls les interdits le mettent à l'index, le punissent, le briment jusqu'à en faire un hors-la-loi. Des lois qui ne sont probablement uniquement </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">dictées</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> que </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">pour espérer poser des différences entre les mœurs des protestants et celles des catholiques. Et qui ne sont suivies, souvent, que très difficilement.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Un livre lu, il y a une vingtaine d'années, rouvert pour récupérer cette vieille citation et la confronter aux écrits dénichés, dernièrement, dans les archives du consistoire d'Alès.</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-87592600457339425632015-11-29T22:29:00.002+01:002015-11-30T09:49:44.946+01:00Le grand Cœur<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">«
Il est un âge où l'on peut forcer sa nature avec sincérité et se convaincre, jour après jour, que l'on suit un chemin nécessaire alors qu'il vous éloigne de votre volonté profonde et que l'on s'égare. L'essentiel est de garder assez d'énergie pour changer lorsque l'écart devient souffrance et que l'on comprend son erreur. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Jean-Christophe Rufin</span><i>, Le grand Cœur<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2012.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un roman d'après la vie de personnages réels, qui vécurent au Moyen Âge et eurent leur influence sur des évènements majeurs, essentiels, de l'Histoire de France. Un roman construit en imaginant, en contournant les faits. Une hérésie, bien évidemment ! L'historien, quel qu'il soit, ne le peut tolérer. </span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Mais là, Jean-Christophe Rufin a effectué une telle et minutieuse recherche, que ses libertés apparaissent comme de véritables hypothèses historiques. D'autant qu'il est, comme Jacques Cœur </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span> qu'il prend comme narrateur </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span>, natif de la ville de Bourges, attiré par l'Orient, complice de stratégies politiciennes, et, certes dans une mesure plus subjective, humaniste.<br />Sans s'amuser à écrire comme au XV<sup>e</sup> siècle, ou avec un cliché de jargon médiéval, Jean-Christophe Rufin rédige son texte avec un vocabulaire et un style qui accompagnent le lecteur au plus fidèle et au plus près d'un genre littéraire possible ou recomposé. À l'instar de cet envoi final façon <i>ars moriendi</i>, qui achève l'ouvrage : « <i>Je peux mourir, car j'ai bien vécu. Et j'ai connu la liberté. </i>» Et l'on ne se rend compte de rien, le récit passe pour être la véritable autobiographie de Jacques Cœur ; son manuscrit, conservé dans quelque fonds d'archives, que Rufin aurait consulté pour organiser les chapitres de son livre. Un peu comme Jean-Pierre Chabrol nous avait fait croire aux feuillets retrouvés entre les pierres de la <i>clède </i>du Gravas, documents qui étaient censés constituer la trame de son œuvre principale, "Les fous de Dieu".</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><br />Jacques Cœur </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span> ou le Jacques Cœur de Rufin </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span> est un homme emblématique de cette période de l'automne du Moyen Âge. Visionnaire, ambitieux, audacieux, il ne se fie ni au roi, ni à Dieu. Il est à la fois homme de pouvoir et homme du peuple, préférant la discrétion et la prudence aux coups d'éclats. Depuis son premier fait d'armes, alors qu'il n'est encore qu'un enfant, jusqu'à sa fuite sur l'île de Chios, sa vie ressemble à un long présage. Il s'attache toutes les confiances, devient le conseiller et confident du roi </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span> et, plus encore, l'intime de sa maîtresse </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span>, voyage en Méditerranée, foule la Regordane pour traverser les Cévennes, initie des affaires à partir de réseaux à l'échelle du monde connu. Cinq chapitres, durant lesquels le personnage de Rufin pense à haute voix. Doute du monde et de lui-même. S'interroge sur l'heure de sa fin.<br />
Un livre prêté par Marie-Claude, que nous allâmes visiter en empruntant en partie ledit Chemin de Regordane ; elle imaginait bien que cet écrit pouvait autant nous distraire que nous instruire.</span></span></span>
</div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-20812723647997708152015-10-31T10:07:00.000+01:002015-11-01T11:53:33.469+01:00Football total<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Je me souvenais que, lorsque les joueurs d'Ajax entamaient une chanson, je m'interrogeais un moment pour savoir s'il s'agissait de leur voix ou d'une cassette enregistrée. Toutes les grandes équipes, me disais-je alors, doivent savoir chanter ! L'équipe de France, elle, entonnait un refrain, puis déraillait et abandonnait. Elle paraissait incapable de chanter la même chanson, comme de jouer le même match, du commencement à la fin. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Stefan Kovacs</span><i>, Football total<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 1975.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Les Baratelli, Trésor, Adams, Guillou, Bereta, Revelli </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span> pas plus l'aîné que le cadet </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span> de notre enfance ne savaient pas chanter. Terrible témoignage. Ils étaient nos héros, nos ténors préférés ! Certes, la cohésion générale ne trahissait pas une grande harmonie, aucun véritable soliste ne semblait se détacher de l'ensemble, et pas un chef d'orchestre n'était capable </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span> comme le sera, un peu plus tard, Platini </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-size: 8px;"></span></span></span> de mener l'ensemble à la baguette, mais de là à conclure que l'équipe de France ne possédait pas de talent naturel pour la polyphonie vocale, c'est attristant ; un rêve de gosse brisé. Et c'est un spécialiste qui l'estime : Ştefan Kovács, grand amateur d'opéra, a de la feuille. D'ailleurs, il a passé des centaines d'heures dans les loges de choristes néerlandais, considérés comme les meilleurs interprètes des années soixante-dix. </span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Quand Kovács arrive en France, en 1973, il laisse derrière lui deux saisons à la tête de l'Ajax Amsterdam, club qu'il a mené à deux titres consécutifs de champion d'Europe. Les Cruijff, Neeskens et Haan sont alors à l'apogée de leur carrière, et s'ils s'apparentent à des <i>pop stars</i> avec leurs cheveux longs, le football exceptionnel qu'ils pratiquent ne peut se comparer à aucun autre. Ils règnent en maîtres sur les terrains, inventent, avec leur entraîneur, un style nouveau, apportant leur pierre à l'édifice du football moderne. <br />Lui-même héritier de Rinus Michels et disciple de Helenio Herrera, </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Ştefan Kovács</span></span> participe bel et bien au renouveau d'un sport qui perd alors de sa superbe, avec le déclin de l'empire brésilien et l'essor du jeu allemand, très athlétique, ou du </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><i>catenaccio </i></span></span>italien, basé sur un système défensif ennuyeux. « <i>Depuis la Coupe du Monde 1958, qui fut le triomphe du romantisme, le football est, en quelque sorte, entré dans l'âge classique</i> », affirme-t-il.</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><br />Fort de ce constat, le technicien roumain (il est né en 1920, à Timisoara), devient le maillon entre l'après 1958 (la France termina sur le podium de la Coupe du Monde organisée en Suède) et les deux dernières décennies du XX<sup>e</sup> siècle, qui verront les succès de deux générations de Français. S'il n'est, par les résultats obtenus, qu'un modeste sélectionneur de l'équipe de France, il est celui qui impose de nouvelles méthodes, de nouvelles idées, de nouvelles ambitions, et, précédant le fabuleux Michel Hidalgo, celui qui place sur le bon tremplin les jeunes joueurs qui amèneront les Bleus à rivaliser avec les plus grandes nations. <br />Dans ce livre, sorti il y a exactement quarante ans, Ştefan Kovács narre son histoire à mi-parcours d'une carrière surprenante : passer de l'Ajax à l'équipe de France, en 1973, c'est comme si, aujourd'hui, l'entraîneur de l'équipe qui a remporté la dernière Ligue des Champions devenait le sélectionneur de la vingt-deuxième nation du football !<br />
Un livre acheté soixante-quinze centimes, sur un étal avignonnais, et lu tout en échangeant avec Matteo nos connaissances sur le <i>football total</i> et sur Johan Cruijff.</span></span></span>
</div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-89514254831362552212015-09-27T23:16:00.000+02:002015-09-28T12:29:54.596+02:00La fiancée de ses nuits blanches<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« De mon expérience, la folie et les tourments de l'enfer guettent une descendance quand on lui cache ses origines. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Yslaire</span><i>, La fiancée de ses nuits blanches<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2014.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">L'univers du dessinateur Yslaire nous accompagne depuis plus de trente ans. Avouons-le (avouez-le), déjà les feuilletons "Bidouille et Violette"</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, publiés dans Spirou, parvenaient à nous tenir en haleine. </span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Nous avions découvert
"Sambre", quelques temps après la création de la série. Il y avait,
d'ailleurs, sous les traits des personnages, l'héritage desdites premières planches de jeunesse de l'auteur. Mais la dramaturgie
était d'une intensité nouvelle, puissante. Sous un fond sépia, la couleur et la lumière (ou
son absence), prenant au rouge sang et sombre </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span> d'où le nom Sambre </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span>, imposaient avec force l'idée d'une douloureuse saga.</span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">À lire et relire </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">plusieurs fois</span></span></span>, entre deux publications, les différents volumes de "La guerre des Sambre", l'on devine qu'Yslaire a effectué de sérieuses recherches en généalogie, voire en psychogénéalogie, pour établir la chronologie de ses histoires, tant le vocabulaire, les propos, ne peuvent être </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span> du moins, ne pouvons-nous le croire </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">―</span> les fruits et hasards de la passion d'un "innocent". </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Pour simple exemple, si, étrangement, la parution des albums ne suit pas l'ordre chronologique de l'histoire familiale, n'est-ce point là </span></span></span></span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">ce qui caractérise la réalisation d'une généalogie où le chercheur avance logiquement son travail et détaille les branches de son arbre avec une progression inégale, décousue, aléatoire, dictée par ses trouvailles ? Et si nous désirions taquiner Bernard Hislaire, Bernar Yslaire, Yslaire, Sylaire, iSlaire, nous serions même tentés de voir, en ces récurrentes variations sur son pseudonyme (depuis le début de sa carrière), la marque du temps sur son nom de famille ; tout comme nous constatons,</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"> souventes fois,</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">en feuilletant les registres d'Ancien Régime, </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span>l'évolution de la plupart des patronymes</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span>.<br /> Dessinateur, conteur, historien, généalogiste, Yslaire est un artiste aux multiples talents, qui nous guide dans cet arbre, de génération en génération, au gré des épisodes ; où des personnages jouent des rôles surprenants, où les issues ne sont jamais ni figées, ni prévisibles.</span></span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Une bande-dessinée, </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">achetée le jour de sa sortie,</span></span></span> qui démarre le cycle <i>de cujus</i> "Maxime & Constance", et vient s'ajouter aux trois volumes "Werner & Charlotte" offerts par <i>la fiancée de nos nuits blanches</i>, complétant la collection commencée avec "Hugo & Iris", </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">et la suite originelle intitulée "Sambre".</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-24522434402329298612015-08-31T11:33:00.002+02:002015-09-01T07:42:39.137+02:00Glaneurs de rêves<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Le destin a voulu que je suive un chemin fort éloigné de celui de mes ancêtres, et pourtant leurs façons étaient aussi les miennes. Et dans mes voyages, lorsque je vois une colline constellée de moutons ou une équipe d'ouvriers agricoles qui se reposent à l'ombre des noisetiers, je suis prise d'un désir nostalgique de redevenir celle que je n'ai pas été. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Patti Smith</span><i>, Glaneurs de rêves<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 1992.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Patti Smith (°1946 Chicago) a toujours su qu'elle écrirait « <i>un livre, ne serait-ce qu'un petit livre, qui emmènerait le lecteur dans un royaume qui ne pouvait être mesuré ni même évoqué par le souvenir</i> ». N'en déplaise, peut-être, audit lecteur, ces souvenirs ne sont pas ceux d'une chanteuse de rock. La seule musique racontée dans ces pages est celle de « <i>la grange blanchie à la chaux qui portait les mots <span style="font-size: xx-small;">SALLE DE BAL</span> », où tout le monde se retrouvait « pour danser au son et à l'appel du violon</i> ». Pas de guitare, pas de refrain musclé, pas de torture verbale, ni de violence rythmique, qu'une musique, « <i>curieuse, optimiste, aussi simple et furtive que l'appel du quadrille qui pénètre la nuit d'été </i>».</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">L'auteure de "Because the Night" (co-écrit avec Bruce Springsteen, et enregistré en 1977 pour l'album "Easter") </span>préfère ici la « <i>musique des glaneurs qui accomplissent leur tâche</i> ». Dans ce petit et poétique recueil, elle reprend leur chemin, telle Alice à la poursuite d'un lapin qui court après le temps. Et tout est dans le parfum des choses : les herbes hautes, l'orage, le ruisseau près de la maison, la poussière de Calcutta ; dans le toucher des trésors et des biens : un rubis indien, une tasse pour le thé, le tissu écossais des chemises, le tableau d'un portrait du XV<sup>e</sup> siècle flamand.<br />
Écrit l'année de ses quarante-cinq ans, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">le récit de Patti Smith </span> nous invite dans l'intimité de ses rêves d'enfant. Elle parle de sa mère, de son arrière-grand-mère, de ses frère et sœurs, de ce « <i>vieil homme qui vendait des vairons</i> », de son chien Bambi. Ses chapitres sont comme de vieilles chansons nouvelles, avec des couplets qui disent qui elle était, qui elle est, encore, dans son âme de tous les temps. Une artiste, qui a choisi son métier en pensant suivre son destin ; qui a gardé, cependant et heureusement, de l'héritage de ses aïeux, les sensations et les certitudes d'être à la fois leur devenir et leur passé.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Un livre offert par la femme aux cheveux sauvages (</span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">« <i>wild wild hair </i>»</span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"></span>).</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-55247043021194826192015-07-29T10:55:00.003+02:002015-07-29T10:55:46.608+02:00Le Ranc de Mirandon<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Alexandre Gibert, pnt et ac.ptant comme dessus, une sienne pièce chastanet, qu’il a assize aux appartenances dud. Pierremalle, terroir appellé La Fare, confron. du pied avec la rivière de Cèze, du chef avec Blaize Gasais, le chemin estant en partie au millieu allant des Malz à l’esglise dud. Pierremalle, d’ung cousté avec les hours dud. Pierre Duranc, le Ranc de Miradone au millieu, et de l'aut. cousté, avec les hours de feu Jean Gasais ou Barthellémy Aussel, le serre venant de la rivière de Cèze, au champ du serre au millieu. »<br /><br />« Aud. lieu appellé Boys de Filhol, toute laquelle pièce confronte du pied & du chef, traversant le serre, avec la rivière de Cèze, d'ung cousté avec Jean Gasais, et d'aut. cousté Alexandre Gibert, tenant des biens de Pierre Duranc, le Ranc de Miradonne au millieu. »
</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br /><i>Simon Chamboredon</i></span><i>, Notaire de Peyremale<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 1609.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Le Mirandon est décrit par Ernest Durand, dans ses publications de 1898 et 1905. Et semble indiquer que ce nom a toujours été employé, par les gens d'ici, pour désigner la colline où est posée, depuis plus d'un millénaire, l'église, jadis surplombée par le <i>castèl</i> des seigneurs de Peyremale. Pourtant, nous ne trouvions le témoignage de cette appellation dans la micro-toponymie, malgré trente années de recherches en Archives. Jusqu'à l'hiver dernier, où des articles, datés d’avril et décembre 1609 ― des échanges entre Pierre Jaussal et Alexandre Gibert, puis une vente entre Maurice Mathieu et David Dumazert ―, rédigés par Simon Chamboredon, premier d’une dynastie deux fois centenaires de notaires Peyremalencs et Beaucairois, font clairement apparaître le mot <i>Miradon(n)e</i>, attestant de l'ancienneté du nom. Une découverte essentielle ; espérée depuis plusieurs décennies. </span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Ce Mirandon est sujet à la mémoire du village. Et, cette année, le <i>Tour du Mirandon</i> est dédié au souvenir de Jacques Larrieu, tragiquement disparu lors des inondations de l'automne dernier. Après une émouvante minute de silence, soixante-dix-sept coureurs s'élancent, en un souffle courageux. En quête d'ambitions pour certains, avec insouciance pour d'autres, sous le soleil et sa chaleur pour toutes et tous.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Nous traversons le Mas Herm, montons au Serre (où nous saluons les cousins Weiss), en crapahutant au-dessus des mas de Valadet et d'Argentclaux, du haut desquels plusieurs siècles nous contemplent. La sinueuse chicane de l'Elzière nous plonge en plein autrefois. Aucun mal à imaginer les gamins qui, jadis, braillaient en s’y poursuivant, ou les soldats royaux qui y pourchassaient nos ancêtres <i>parpalhòts</i>. Ce jour, c'est une autre sorte de horde qui piétine les ruelles caladées. On revient vers le Mas Herm ; Diego, à son poste de commissaire, nous guide vers le Chambonnet, en nous prévenant : « <i>Attention, gardes-en un peu pour la suite, la course ne fait que commencer !</i> ». Il a raison, avec deux minutes d'avance sur le temps de l'an passé, dos au Ranc de Mirandon, nous entamons à peine la grimpée. Le moteur tourne, tel celui d'une R8 Gordini : rythme soutenu et régulier, justesse harmonique, envie non feinte, mais il a beau monter dans les tours, frôlant les marges rouges, la guimbarde conserve une vitesse cahotante et sa tendance au survirage.<br />
Au gré des épingles de cette course de côte, nous constituons une alliance avec trois autres solitaires solidaires (Jean-Paul, Brigitte et Gilbert), dont les foulées assurées nous accompagnent bien dans l’ascension. À quelques centaines de mètres du sommet, un effort individuel nous permet de sortir du groupe, rattrapant même, plus haut, Céline, avant de basculer vers le dénivelé négatif du parcours, quatre minutes anticipées sur le chrono de 2014. Mais l'on paye cher cette accélération : dans la descente, les quatre coureurs précédemment écartés dévalent formidablement et disparaissent devant, tout comme Franck, fier puncheur, qui parvient tranquillement à nous doubler. Que ceux qui considèrent le Mirandon comme un ersatz de Marvejols-Mende s'y risquent ! L'infatigable Dédé, veillant sur deux <i>péquelets</i> qui rafraîchissent leur nuque dans le ruisseau de l'Oule, nous encourage : « <i>Allez, tu connais le parcours par cœur !</i> ». Il a, lui-même, reconnu le tracé en courant, la veille, et l'effectue, à nouveau, ce matin, avec les marcheurs. On poursuit la descente, où, quasiment au même endroit, l'on reconnaît la jolie souris de l'été d'avant : cette course est vraiment formidable ! Plus loin, juste avant de tourner vers les Traverses (près du mas familial des aïeux de Gilbert), on aperçoit Eva, avec un peloton de marcheurs. Plus bas, on rassure Killian (il finira premier cadet), qui coince : « <i>Courage, ce n'est plus que du plat, bientôt !</i> ».<br />
Leurs situations de l'autre côté de la Cèze font des Traverses et des Drouilhèdes une sorte de presqu'île, qui les rapproche davantage de Bordezac que de Peyremale. Pas surprenant, qu'entre 1825 et 1840, sous l’injonction des Reboul père et fils (des parents de René Reboul, <i>speaker</i> de ce <i>Tour du Mirandon</i> ?), les voisins de Bordezac aient demandé le rattachement de ces lieux à leur commune — en vain, car les habitants desdits hameaux s’y opposèrent. Pour l'heure, on s'éloigne de Chanet, Chatusse et le Ranc ; on dépasse les mas de Courtès et du Rastel, ainsi que, plus difficilement, et à la faveur d'un tremplin, Franck, pour arriver à la passerelle que les anciens appellent encore la Planche de Gala. Là, il reste mille six cents mètres pour en finir. Une <i>pecòla</i>, si ce n'est la belle bosse du Malpas, puis la longue montée entre les Noguièrs et le Claux, où nous retrouvons Eva, dans son trio de marcheurs qui s'en va prendre les trois premières places du classement.<br />
Même s'ils ne sont pas loin, si on les aperçoit encore, impossible de rattraper nos anciens compagnons. Gilbert arrive même à se classer sur le podium de sa catégorie, et c'est mérité ! Le Deneyriel est là — on ne sait depuis quand, exactement ; bien plus de cinq cents ans, sûr ! —, et l'on écrase la ligne d'arrivée avec cinq minutes d'avance sur le temps réalisé lors de la 31<sup>e</sup> édition. Un « exploit », que nous savourons secrètement.
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><br />Un registre du notaire peyremalenc, qui accompagna nos pensées durant toute l'épreuve ; une course préparée avec <i>coach</i> Matteo (spécialiste du dix milles mètres) et <i>coach</i> Arnaud (spécialiste des cinq kilomètres) ; un mois de juillet où nous vîmes avec plaisir la pièce de la Compagnie ThéâtreNuit, "Courir", qui narre la vie d'un vrai champion de l’endurance, Emil Zátopek.</span></span></span></span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-87279871944790640282015-06-30T16:27:00.000+02:002015-07-01T11:57:46.893+02:00En route pour la gloire<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Avant j’étais obligé de faire cadeau de mes tableaux pour arriver à ce que des gens les accrochent sur leurs murs, mais pour chanter une ou quelques chansons à un bal de campagne, on me payait jusqu’à trois dollars par soirée. Un tableau, vous l’accrochez un jour et il vous embête pendant quarante ans ; mais une chanson, vous la chantez, et elle pénètre les oreilles des gens et ils se mettent tous à bondir en la chantant avec vous, et puis quand vous avez fini de la chanter, elle n’est plus là et on vous engage pour la rechanter. »<br /><br />
« Et je me sentis heureux d’être à l’écart de ces poubelles de sentimentalisme et de rêveries, et plus heureux de pousser là en chemin une chanson avec les gens, de chanter quelque chose qui ait une force et des tripes, du rire au ventre, de la puissance et de la dynamite. »<br /><br />
« [...] leurs voix avaient bon son, comme celui du charbon que l’on entasse dans une cave. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Woody Guthrie</span><i>, En route pour la gloire<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 1943.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">À l’instar de ce passage qui montre un Woody Guthrie charmé par le chant de deux sœurs, le <i>folk singer</i> parle davantage des autres que de son propre univers musical. La scène des deux petites filles qui chantent, au milieu d’une foule de pauvres gens qui attendent dans un camp provisoire pour travailler, qui offrent des timbres vocaux calqués au carbone à leurs refrains, est richement évoquée, et avec émotion, alors que l’auteur ne raconte pas trop en détail son art, ne nous laissant que quelques éparses informations sur son répertoire.<br />Woody Guthrie est né à Okemah, dans l’Oklahoma. En 1912. Fils de Charles, un homme qui gère ses affaires à coups de poings, et de Nora, une frêle femme habitée par la démence, il est le troisième rejeton d'une famille de quatre enfants. Considérablement influencé par l’exemple paternel, il s’illustre lors des dix premières années de sa vie, non pour l’art de collectionner les accords mineurs et majeurs sur un instrument, mais pour celui de multiplier les rixes au sein des bandes de garçons, des gamins souvent livrés à eux-mêmes. Un épisode de cette époque narre son combat contre le Grand Jim (avec l'argent des paris engagés entre eux, ils s'entendent pour se payer une glace !), un autre raconte une sorte de « magnifique » guerre des boutons, d’où les mômes reviennent les visages meurtris et les membres en sang. Une image qui surprend, lorsque l’on a celle de l’homme à peine plus épais que sa guitare, presque aussi fin que le manche d’icelle. Les anecdotes (les bébés sous les couvertures, le ver-de-terre coupé en deux, les chats à moteur, etc.) de Woody enfant sont nombreuses. Une très grande partie des souvenirs du chanteur concerne ces années d’entre-deux-guerres. Ces temps où il y avait une maison, un foyer, une famille. Pour un mémoire intitulé "En route…", ce n’est peut-être pas si étrange.
Il faut attendre la moitié du livre, pour lire (enfin) la mention de mots liés au jargon musical : violon, yodel… Puis, la présence d'une guitare, dans la vie de notre personnage.<br /> Là</span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">, le livre s'ouvre sur le voyage. Et sur ces trains de marchandises, que Woody et sa guitare attrapent, les menant d'une région à une autre. Et jusqu'</span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">en Californie — à</span></span></span> Bakersfield, ville qui verra la fondation de la Maison Jaussaud, quelques années plus tard. Ces trains et ces villes, qui se succèdent, qui leur font rencontrer de braves quidam (et</span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"> Ruth, compagne d'un instant…)</span></span></span>, avec qui ils entretiennent des relations aussi chaleureuses qu'éphémères. Des musiciens, comme le légendaire Cisco Houston, avec qui Woody et cette <i>machine qui tue les fascistes</i> partagent les premières scènes de fortune, dans les bars — où s'égrainent d'autres bagarres. Le début de "la gloire", pour le chanteur de talking blues et d'airs traditionnels.<br /> Un livre lu avec trente ans de retard, en regardant passer quelque train de marchandise, cahotant derrière le lac de Lapalud ; il nous plaît d'imaginer une formidable bagarre de <i>hobboes</i>, dans l’un de ses wagons…</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-20991797356526069062015-05-31T22:04:00.001+02:002015-06-01T14:12:38.438+02:00Le chat du rabbin<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Mon maître trouve que je suis une mauvaise bête, que je mens quand il ne faut pas et que je dis la vérité uniquement quand elle fait de la peine. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Joann Sfar</span><i>, Le chat du rabbin<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2007.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">« <i>L'idée du calme est dans le chat assis </i>»<i>,</i> disait Jules Renard, qui regrettait peut-être, qui sait, son patronyme de goupil. Un chat penseur, qui observe, inspire quelque tranquillité oisive. <br />Un chat fidèle, même s'il louchât ! </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">—</span></span></span> aurait probablement ajouté Georges </span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Brassens, qui aimait tant les chats, qu'il promettait, dans "Le testament", que son fantôme viendrait persécuter quiconque, en sa maison, maltraiterait ses chats. « <i>Ce que j'aime chez le chat, c'est le non-sourire, cette absence d'expressivité de l'affection qui, pourtant, n'empêche pas l'attachement et la tendresse </i>», hasardait un autre chanteur, Cali, répondant à une analyse psychologique fondue sous un interview. Le chat, souvent désigné pour son empathie, serait-il avare de sourires ? Woody Guthrie, qui évoque </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">« <i>le large sourire </i> » </span></span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"> de sa vieille chatte</span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">, dans "En route pour la gloire"</span></span></span>, pense le contraire ; et nous nous rangeons à son sentiment, plutôt qu'à celui de Cali, bien évidemment ! Quant à Robert Crumb — Ricain-Cévenol, ayant dessiné plusieurs pochettes de disques vues </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">à Sorgues, </span></span></span>dans le cadre de l'exposition "Sur la route du rock psychédélique" —, nous nous rappelons de son Fritz the Cat, un coquin d'animal fabuleux, entré dans toutes les maisons de la planète ; à notre insu, parfois !<br /> Le chat du rabbin, lui, est encore une autre race de félin. Un faux philosophe, libre, libre-penseur, iconoclaste, aux idées subversives. Vicieux, irrévérencieux ! Un chat qui ment comme il parle.</span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"> </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><br />Il ne faut pas (que)
lire, dans "Le chat du rabbin", le dialogue impossible entre deux
mondes. Plutôt les vérités qui s'échangent entre un animal et nous
autres humains. Le chat, par ses silences, nous écoute et dialogue,
chaque jour. Le chat du rabbin, par son ironie et son insolence, nous
impose l'auto-dérision.</span><br />Mais, de tous les chats, nous avons, aujourd'hui, une pensée pour <i>Tiger, from Brighton</i>. Chat-mémoire, il sait : <i>Paul was a good lad</i>.</span></span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Une bande-dessinée offerte par Mathilde, la danseuse aux gants de boxe, qui bouillonne, qui a le béguin de guingois ; lue en écoutant la magnifique musique du film "Le chat du rabbin".</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-11534183177349834822015-04-29T11:33:00.000+02:002015-04-29T12:21:45.799+02:00Conversations avec Jimmy Page<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« La technique a un rôle, il faut savoir jouer. Mais ce qui est important c'est de se lancer dans cette quête de quelque chose de nouveau et de parvenir à capturer ce moment. Chaque groupe dans lequel j'ai joué faisait de superbes improvisations sur scène, car c'est là que la magie opère. C'est là aussi que le drame se joue. Vous pouvez complètement merder, mais ça fait partie du jeu. C'est cette tension qui rend tout ça excitant. La grand musique n'est jamais sûre ou prévisible. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />J<i>immy Page</i></span><i>, Conversations avec Jimmy Page<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2014.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Il y a quelques notes de dulcimer, sur "That's the Way". À la fin, quand le morceau s'enfuit. Quand le thème se répète, lorsqu'il disparaît avec quelque guitare qui le confond. Trois cordes doublées, qui ne changent pas la teneur de la chanson, mais qui sont sonnées par Jimmy Page lui-même.</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Ici, ce ne sont que quelques passes modales. Mais, sur d'autres morceaux des albums de Led Zeppelin, le <i>fuzz</i> de la Les Paul, les élans entre parties acoustiques et électriques, l'archet sur la guitare, la réponse appuyée d'un ampli, l'idée qu'il faut replacer voire multiplier les micros autour de la batterie, soulignent la pertinence et le génie d'un musicien hors normes. Jimmy Page n'est pas seulement le technicien talentueux à qui l'on doit l'héritage de riffs légendaires ou de <i>soli</i> uniques, il est également le producteur exceptionnel, l'inventeur étonnant qui magnifie les musiques qu'il approche durant au moins deux décennies, celles des années soixante et soixante-dix. L'un de ceux qui portent la traîne, pour le mariage de Mister Blues et Miss Albion — d'aucuns prétendent, même, qu'il aurait exercé un droit de cuissage pour cette union…</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Des £1700 qu'il "risqua" personnellement pour produire le premier disque de Led Zeppelin, à ses expériences récentes derrière la console, ce <i>book</i> retrace la carrière du musicien, davantage comme créateur et inventeur que comme instrumentiste. Quand il repose la guitare, il s'intéresse avec obstination à la dynamique d'un enregistrement, à l'impact du timbre, à la veine sonore : la batterie doit être la colonne vertébrale du groupe ? il l'entoure de micros, afin de lui rendre son équilibre acoustique "naturel". <br />Témoignent et discutent, dans ces longs entretiens, les partenaires de Jimmy Page : Chris Dreja, Jack White, Jeff Beck, John Paul Jones, etc. Mais les fantômes de feus Little Walter (que Matteo nous fit découvrir, récemment), Picasso ou John Bonham, hantent, également, les échanges (sont-ce eux, qui fichent un désordre typographique lamentable, dans cet imprimé bâclé ?).</span></span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Un livre sur les diableries du <i>sorcier</i> Jimmy Page ne pouvait qu'être offert par la mystique Dane. <i>Thanks, Mum!</i></span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-69029890930638448292015-03-31T16:18:00.000+02:002015-04-01T10:08:14.651+02:00À ma femme<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« L'été vibre de ses chevaux, tu es nue sous ta peau nuptiale
<br />Nuptiale et nue, bien après tout, portent les mêmes initiales
<br />Pourquoi pas jouer sur les mots, on joue bien sur les corps des femmes
<br />Et moi, enfant cassé déjà, et que l'amour sans cesse affame
<br />Quand je dépose sur ton sein, ma bouche à jamais maladive
<br />Accouplée comme le vitrail, sous la cambrure de l'ogive
<br />C'est là, que je mourrai heureux, vidé de mes pluies éphémères
<br />Qui ne savaient plus qui mouiller »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Jean-Michel Caradec</span><i>, À ma femme<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 1975.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Il y avait, toujours, un disque de Jean-Michel Caradec, prêt à tourner, en ces années où seuls les vinyles étaient notre musique. Son univers, sa poésie, toute la sincérité de ses textes et de ses contes chantés faisaient un monde où la Bretagne n'était jamais loin, où les villages et les chemins menant entre les falaises et les landes guidaient nos rêves et nos premiers arpèges à la guitare.</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">"Portsall", "Ma Bretagne quand elle pleut", "Le petit ramoneur", "Les oiseaux volaient à l'envers", chaque chanson, même si elle apportait quelque chose de différent à la précédente, était une image forte, et fidèle au tempérament que l'on devinait chez ce jeune et sensible auteur. Même lorsqu'il composait pour les enfants — "Les secrets", par exemple —, son écriture délicate effleurait l'intime. Des couplets de "À ma femme" auraient pu être chantés par Jacques Brel ou Léo Ferré ; pourtant, Caradec était davantage l'enfant de Bob Dylan ou de Woody Guthrie que de ces auteurs français. Ou, davantage, le frère d'un Jack Treese, aussi discret et humble que le guitariste, pour qui il avait composé un "Clin d'œil", sur l'un de ses albums. Il était l'ami de Maxime Le Forestier, qui reprendra l'un ou l'autre de ses titres ("Mai 68"), en concert.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Bien sûr, l'ombre de Dylan ("Pas en France", "Parle-moi") errait, parfois naïvement, dans le chant de Caradec. Bien sûr, les orchestrations de ses disques n'étaient pas toutes une grande réussite (choix de la production, qui imposait ses arrangeurs). Mais sa poésie était aussi simple et heureuse, que le personnage se faisait attachant et complice, lorsqu'il racontait ses histoires, lorsqu'il nous conviait vers son imaginaire ("Le montreur d'ours"). Entre une virée en bateau et une partie de football avec les copains.</span></span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Une chanson de Jean-Michel Caradec, écrite pour sa <i>p'tite wife</i>, des vers qui résonnent encore, et qui rappellent combien ses chansons nous manquent.</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-50831511641300617332015-02-27T23:20:00.000+01:002015-02-28T10:05:00.048+01:00La grammaire, c'est pas de la tarte !<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« […] le français était du latin parlé par des Germains. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br /></span><b>Olivier Houdart & Sylvie Prioul</b><i>, <br />La grammaire, c'est pas de la tarte !<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2009.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Si Charlemagne n'a pas inventé l'école, on ne sait qui a créé la grammaire française. Une chose est sûre : plusieurs se sont amatinés, pour accoucher d'idiomes aussi complexes, et ils durent bien rigoler ! </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Et, ni un livre, ni même ce livre, n'y suffiraient pour tout comprendre.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Les verbes et leurs auxiliaires éprouvent notre patience. Fugueuses exceptions, qui s'échappent dès que la règle tente de les séquestrer dans un cadre formel. </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">À</span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"> en perdre, et son latin (d'écurie), et ses conjugaisons, qui passent leur(s) temps à faire la fête, ou, à la moindre occasion, qui virent leur cuti à l'imparfaite — tentante syllepse.</span></span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">À notre décharge, cette langue française et compliquée est le legs d'une généalogie alambiquée. D'une recette qui cuisine racines celtes et gauloises, relevées de condiments méditerranéens et à la faveur de nombreuses sauces étrangères. Dans un même plat, où marinent des pièces protéinées choisies sur les étals du Grand Nord, chez « <i>ces gens qui parlent des langues ressemblant à des maladies de gorge et qui s'enduisent les cheveux de beurre rance </i>» (encore une histoire de tignasse, alors que nous apprenons, ici, qu'il ne faut pas marquer le pluriel à <i>sèche-cheveu</i>), comme le définissait Jean-Dominique Merchet dans "Lettre ouverte à ceux qui ont fait souffrir la France !". Allez, ensuite, imposer quelque discipline au sein d'une fratrie : une mère n'y reconnaîtrait pas ses épithètes.</span></span></span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;">Et pourtant, entre les Serments de Strasbourg, l'</span></span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 10pt;">É</span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;">dit de Villers-Cotterêts et les réformes de 1990, Villon et Brassens, Rimbaud et Desproges, Voltaire et Chabrol, ont réussi à tirer leur épingle du jeu des bottes, en faisant leur foin des verbes et des mots qui s'y amusaient depuis de nombreuses lurettes. </span></span></span><br /><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un livre lu, en découvrant les </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">«</span><i style="color: #663300; font-size: 12px;"> écris bastards </i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">» de Suzanne Bezon, femme du Claux, à Peyremale, qui ajouta, un jour de mai 1609, sa pieuse prose, en désheurant la cursive savante du notaire de son village</span><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">…</span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-80449165197717123732015-01-31T22:46:00.000+01:002015-02-02T10:02:50.330+01:00Le chant de la sirène<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">«
[…] quand j'écris une nouvelle chanson, je l'enregistre immédiatement pour garder une trace du premier jet. Je trouve qu'après, quand tu retravailles sur un titre, tu risques de te concentrer sur les détails de finition et de perdre l'énergie et l'intensité initiales. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br /></span><b>PJ Harvey</b><i>, Le chant de la sirène<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2006.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un hiver, il y a une douzaine ou une quinzaine d'années. Une route, au cœur du Sundgau. Soudain, à la radio, une voix inconnue, qui se fraye un passage entre basse et guitare sourdes. Le son est pur, violent, il n'y a presque pas de musique, rien que la saturation des amplis, dans ce concert diffusé alors que minuit nous mène vers le lendemain. Pas une pause, pas de lumière, les couplets semblent de sombres histoires sans place pour que vive un sentiment. C'est un concert de PJ Harvey, qui est diffusé sur les ondes ; nous l'apprendrons, quelques jours plus tard.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">L'univers de PJ Harvey est ce que l'on attend d'un concert rock. </span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">La sensation que</span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, depuis le studio d'enregistrement,</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> l'on a jeté l'arrangeur par la fenêtre. </span> </span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Des mots froissés par une voix en souffrance. U</span></span>ne musique… en panne de sèche-cheveux ! </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Le premier album est ainsi. "Dry", sorti en 1992, réalisé pour 5000 livres. Un set brut. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Les disques qui suivent ne sont pas "mieux" conçus, aucun n'est tiré à quatre épingles, comme des produits d'où s'échapperaient une paire de thèmes mieux peignés : «</span><i style="color: #663300; font-size: 12px;"> Souvent, les albums contiennent deux ou trois titres à tomber par terre et le reste est juste sympa à écouter </i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">». Non, là, chaque disque est comme un long cri puissant et qui essouffle. Et ébouriffe. </span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Lors des entretiens avec la mystérieuse Polly Jean, l'influence
de Dylan revient sans cesse : écriture, musiques, présence sur scène,
relation avec les journalistes. Pourtant, d'aucuns ne pourrait voir
l'ombre du </span></span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">song writer</i><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"> dans les compositions de PJ Harvey. Mais, comme lui, elle est formelle, elle </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">« </span><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><i>ne peut faire autrement que revenir au blues</i></span></span><span style="font-size: 12px;"> »</span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">.</span></span></span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Née, comme toutes les véritables rockeuses, un 9 octobre, l'artiste compose sa vie entre sa campagne du Dorset anglais, ses guitares et « <i>les nombreuses tasses de tisanes à la camomille qu'elle s'impose de boire chaque soir</i></span><span style="font-size: 12px;"><i> </i>». Une "jolie-vilaine" — comme le nom d'un très bon groupe de musique bretonne nous inciterait à l'accabler —, avec un caractère entier, une chanteuse au parcours accidentel. Rien ne devait la mener à une telle notoriété. Si ce n'étaient, justement, </span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">ces rythmes menés à l'aveugle, et ces chansons qui semblent, parfois, aller se fracasser les sens aux six cordes d'une guitare.</span></span></span><br /><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un livre lu, en suivant la cadence merveilleusement sauvage d'une chanson unique, et avec le désir charnel <i>de grimper au-dessus des montagnes et de parcourir les mers</i>, inlassablement, "To Bring You My Love"…</span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-52375233276537376072014-12-30T21:23:00.000+01:002014-12-31T20:00:31.919+01:00Hammer Of The Gods<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Au cours de la même soirée, Peter Grant repéra Bob Dylan et s'approcha de lui la main tendue en se présentant : "Je suis Peter Grant, le manager de Led Zeppelin." Dylan jeta un bref regard à Grant et rétorqua, impassible : "C'est votre problème, pas le mien." »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br /></span><b>Stephen Davis</b><i>, Hammer Of The Gods<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2011.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Bouclé, le même après-midi d'un 8 novembre anniversaire de notre rejeton, les <i>10 km de L'Isle-sur-la-Sorgue,</i> et tombé sur "Hammer Of The Gods", ça c'est rock'n'roll ! Enfin, n'exagérons rien. Car si ce livre est écrit dans un style aussi puissamment expéditif que l'était celui du vainqueur de ladite course vauclusienne, on le déplore presque, au début, tant cela va vite et que l'on aimerait davantage profiter de l'histoire en prenant le temps, à chaque virage. Mais cela est autrement plus fidèle au ton musical imprimé par le groupe, dont Stephens Davis narre l'épopée d'une douzaine d'années.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Un <i>book</i>, où l'on croise les déités des prémices du blues-rock anglais, les Jeff Beck et Eric Clapton (qui précédèrent Page, au sein des Yardbirds), quelques scarabées qui s'extirpent sous des pierres qui roulent. C'est que, aux premiers chapitres, Jimmy Page n'est alors que <i>Little Jimmy</i>, même s'il griffe des quantités de plages de guitares pour les groupes qui cherchent un talent en entrant en studio ("You Really Got Me", des Kinks, évidemment).</span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> John Paul Jones est, lui aussi, assez renommé en tant que <i>side man</i>, enregistrant ses arpèges à la basse et travaillant aux arrangements des autres. Mais, non loin, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Robert Plant n'est encore qu'un chanteur amateur, qui fait ses premières vocalises dans les pubs de la Vieille Angleterre, et John Bonham qu'un batteur féroce et sale gosse de son quartier, comme il le restera toujours, tout en devenant l'un des meilleurs <i>drummers</i> du monde et, probablement, depuis trente-cinq ans, de l'au-delà.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Quelques sessions plus tard, quoique dans l'anonymat journalistique, le groupe est déjà au plus haut de la gloire populaire, surclassant The Beatles et The Rolling Stones. Rien que sur la moitié du premier album, il y a déjà toute la signature de Led Zeppelin : la couleur acoustique, les <i>riffs</i> électriques, les arrangements en ruptures, en déchirures, le <i>hammer</i> rythmique, le blues d'un Robert Johnson, l'union sacrée voix-guitare, et les coups d'archets de "Dazed And Confused". Le disque suivant démarre fort, très fort : "Whole Lotta Love" frappe d'un sceau nouveau la musique de l'époque, grâce à la brutalité entière du quatuor, "Ramble On" ou "Moby Dick" ajoutent leur caractère intemporel. "III", injustement sous-estimé, cache des trésors intimistes et violents, avec les saccades de "Immigrant", l'oriental "Friends", le banjoïstique "Gallows Pole". Le quatrième enregistrement est celui de "Stairway To Heaven", un hymne, un roc(k), Tolkien et Jansch réunis, l'alliance parfaite du blues, du folk, du rock. Sous les calmes arpèges gronde un Led Zeppelin en volcan.<br />Parallèlement à la musique, rixes, bizutages, orgies, attestent lamentablement que les pires clichés <i>sex, drugs and rock'n'roll</i> ne sont pas une légende ; du moins, pour les <i>four symbols</i> qui s'efforcent, sans peine, à lui conférer ses titres de noblesse. </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">«</span><i><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Des barbares</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span></i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">»</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, sont-ils ainsi décrits lorsque la presse daigne parler d'eux, ce qui déclenche bien des rires chez les principaux concernés.</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> Les maintes colères seraient-elles "excusables" ? </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un soir, à Nantes, le groupe saccage l'hôtel où les musiciens sont descendus, faute de n'avoir trouvé de quoi préparer du thé — cela peut déclencher de terribles contrariétés, sûr. Comme nous devons admettre, le plus légitimement du monde, que l'idée de jeter par les fenêtres des chambres toutes les télés d'un hôtel s'argumente facilement. Une autre fois, Bonzo manqua — on l'en empêcha — de détruire un train, fâché du retard que ce dernier accusait. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">«</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> <i>C'est un</i></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><i> enterrement de vie de garçon qui ne se termine jamais</i></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><i> </i>»</span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, justifie Page, en éternel adolescent. Pagey, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Jonesy, Percy et Bonzo sont autant indisciplinés que leurs cheveux sur leurs têtes de mômes. Leur folie est une douce et dangereuse poésie.</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"></span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">La saga de Led Zeppelin démarre aux États-Unis, comme le symbole d'un pèlerinage aux sources du blues du Delta qui inspira les fondateurs du groupe. S</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">ur scène, les concerts se suivent, ne se ressemblent pas forcément — puisque les quatre improvisent longuement (écoutez les archives <i>live</i> des prestations du groupe) —, mais ont une constance, l'énergie métallique insufflée par une cohésion instrumentale exceptionnelle : « <i>Ce furent Mardi Gras, les Saturnales et le Nouvel An chinois réunis en un seul et unique concert de rock</i> », raconte-t-on, lors de la tournée de 1972. <br />Stephens Davis détaille les titres enregistrés, les sessions, les influences multiples, le matériel, évoque les rencontres avec l'inspirateur légendaire, Elvis Presley, ou avec la divine égérie Joni Mitchell. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">L'auteur chronique nombre de concerts, les discours, les rappels, l'ambiance </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">depuis les loges</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> et... les coups-de-poing, qui s'échangèrent parfois, au gré des mauvaises rencontres.</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">To</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">ute la légende, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">fidèlement résumée,</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> du célèbre groupe qui scelle les deux décennies des années '60 et '70 au ciment d'un rock lourd et aérien.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Led Zeppelin : un sorcier, un hippie, un discret et une bête ; un <i>supergroup</i> spontané, un combo socialement irresponsable, si ce n'est d'avoir influencé Steve Harris (faute avouée), John Cowan (nous l'imaginons) ou <i>some hurdy gurdy players</i> (Page le premier !), à la fois ; la palette est large.</span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;">Un livre lu, alors que nous découvrions ce texte des calvinistes cévenols de décembre 1603 qui condamne </span></span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">«</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;"><i>ceulx quy portent les cheveulx longs</i></span></span></span></span><i style="color: #663300; font-size: 12px;"> </i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">», </span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: #663300;">lu </span></span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">en composant "The Kidnapping Of Lori Maddox".</span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-62855792601478834872014-11-25T22:02:00.000+01:002014-11-26T11:45:43.078+01:00Une autobiographie<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« J'ai écrit des tas de chansons. Certaines sont nulles, d'autres géniales, d'autres encore seulement passables. Enfin, tout ça, c'est l'opinion des autres. Pour moi, elles sont comme mes enfants : elles naissent, elles grandissent et elles sont lâchées dans le vaste monde et doivent se débrouiller toutes seules. Ce n'est pas un endroit pour une chanson, le monde. Ça peut se retrouver sur une cassette jetée à la poubelle, ou sur un CD abandonné par quelqu'un, ou même dans un bac de disques bradés. Ça peut finir en air oublié qui se languit sur un vinyle à la décharge ou, avec un peu de chance, sur l'étagère d'un disquaire indépendant. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br /></span><b>Neil Young</b><i>, Une autobiographie<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2012.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Georges Brassens disait qu'une fois écrites, ses chansons ne lui appartenaient plus. Libre à quiconque d'en disposer, de les interpréter, de les posséder. De leur donner nouvelle vie.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Même s'il s'inquiète de leur sort, Neil Young s'est toujours préparé à émanciper ses compositions, à leur offrir la liberté, quitte à ce qu'elles s'évadent, errent, se perdent. Comme il a toujours été, lui-même, un grand voyageur, il accorde à ses créations l'idée qu'elles puissent partir s'aventurer sans lui. Ce grand baroudeur canadien, né à Toronto, en 1945, a effectué ses débuts à Winnipeg, avant d'aller s'installer en Californie, à San Mateo, comme le firent Joan Baez, en son temps, ou… Célestin Jaussaud, bien avant.</span></span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Mais ses voyages et multiples virées à travers les états des deux Amériques tiennent à un insatiable besoin de rouler, d'être en partance, continuellement. Tant est-il mené par la faim d'avaler des kilomètres, que l'une de ses passions les plus assumées est la construction de trains électriques, et, bien entendu, l'achat compulsif de belles voitures (Ford, Buick, Cadillac, etc.). Et, au gré de l'énumération de ses automobiles, bus et corbillards, l'artiste raconte, par étapes, ses histoires, de ville en ville, de disque en concert. Parle de ses musiques, de sa vie consacrée à la musique, de ses envies de créer projet après projet, sans cesse, comme une obsession, une boulimie incurable.</span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Si ce n'était le titre du livre, qui avertit le lecteur, on se laisserait surprendre par la découverte d'une autobiographie camouflée derrière une sorte de journal intime. Car il ne s'agit pas — hélas ? — d'un pavé biographique autoritaire et rangé ; ici, Neil Young prend davantage le rythme d'un récit au verbe plus spontané que construit. Nous avons presque le sentiment que ses « mémoires » n'ont guère subi la moindre relecture. Le texte est brut, abrupt. Parfois maladroit, bien que le caractère d'une <i>rock star</i> visuellement imbue d'elle-même puisse expliquer la « suffisance » de l'écrivain et l'engagement très aléatoire d'une personne éminemment orgueilleuse, qui pousse le vice à juger l'égocentrisme d'autrui.<br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un livre lu en écoutant la bande originale du film "Dead Man", l'un des plus beaux albums du chanteur et guitariste — mais que l'auto-biographe n'évoque pas dans ses souvenirs —, et pour essayer d'apprendre tout ce que savent déjà les deux <i>chevaux fous</i> Matthieu et Cyrille sur le Loner.</span>
</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-33865360024674277462014-10-19T22:41:00.001+02:002014-10-20T16:07:51.606+02:00Le temps n'est rien<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Les choix qui s'offrent à nous sont, premièrement, un univers monobloc où le passé et le présent coexistent simultanément et où tout s'est déjà produit ; deuxièmement, le chaos, où tout peut arriver et où rien n'est prévisible car on ne connaît pas toutes les variables ; et troisièmement, un univers chrétien où Dieu a tout créé, où tout est là pour une raison précise, mais où nous jouissons malgré tout du libre arbitre. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Audrey Niffenegger</span><i>, Le temps n'est rien<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2003.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Le temps n'est rien. Les jours et les heures ne se ressemblent pas… car ils ne se suivent pas. Henry sabote les décennies, passe de 1997 à 1977, de 1986 à 2003. Du XX<sup>e</sup> siècle au XXI<sup>e</sup> siècle. Du lundi matin au jeudi soir. Ses semaines ont deux jeudis, parfois. Si ce n'était que ça…</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Henry a trente-et-un ans. Puis seize. Ou… onze et vingt-deux ans : à la fois ! Il est deux. Deux Henry. Un : lui et son double. Lui et lui. Claire ne voyage pas, elle. Mais, au cours du récit, elle a six, quinze ans, vingt, trente, etc.</span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> Si ce n'était que ça…</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Henry voyage nu. Il ne porte rien. N'apporte rien. N'emporte rien. Pas un vêtement, pas un sou. Pas un secret. Mais quelques confidences, tout de même. Henry ne maîtrise pas ses "disparitions", ses errances dans le temps, ni le temps (de la durée) dans le temps, ni les lieux de ses arrivées. Il en devine les enjeux, cependant. Il sait qu'il n'a, paradoxalement, que peu de liberté. </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Si ce n'était que ça…</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Nous sommes, à nouveau, éternellement, dans cette impossibilité de se jouer du temps. Le voyage dans le temps est, pourtant, ici, réalisé. Mais compliqué, contraignant. Dangereux !</span></span></span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Audrey Niffenegger a choisi de nous impliquer dans son histoire, dans les histoires d'Henry et de Claire, en confiant la narration à ce couple atypique. Dans cet exercice, l'écrivaine est admirable ; avec une plume riche, passionnante, elle alterne le sentiment masculin et féminin, sans rompre le style. Et crée une intrigue simple, la recherche du bien-être individuel, malgré des différences immenses : l'un est absent, l'autre attend ; l'un vit pleinement le présent, l'autre ne le peut qu'imparfaitement. Le plus difficile, semble-t-il, dans les cas d'Henry et de Claire, est l'assimilation des souvenirs. Certains appartiennent uniquement au passé de l'un, d'autres sont communs, sans avoir les mêmes valeurs. Bien évidemment, selon le présent dans lequel se (re)trouve Henry, selon son passé et ce qu'il sait de son futur, l'histoire n'est pas vécue avec des émotions intactes.</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">En refermant ce roman, on se dit que "Le temps n'est rien" pourrait avoir une suite. Espérons qu'Audrey Niffenegger ne lui en donne pas. Que les vies d'Henry et Claire se perdent dans la nuit des temps…</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Un livre lu en voyageant vers des demains redoublés, dans un présent qui prend pour tremplin le chaos du passé.</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-27335631956641867062014-09-21T09:34:00.000+02:002014-09-21T16:17:18.798+02:00Born to Run (Né pour courir)<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« À la différence de Lance, les Tarahumaras ne refont pas le plein de sels minéraux avec des boissons d'effort. Ils ne réparent pas les dommages musculaires de l'exercice avec des barres hyperprotéinées. En fait, ils ne mangent pratiquement pas de protéines et ne se nourrissent pour ainsi dire que de maïs parfois agrémenté de souris grillées, leur friandise favorite. À l'approche d'une course, les Tarahumaras ne s'entraînent pas et ignorent l'affûtage. Le jour même, ils ne s'échauffent pas et ne s'étirent pas non plus. Ils se pointent simplement sur la ligne de départ en rigolant… et partent comme des dératés pour 48 heures. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Christopher McDougall</span><i>, Born to Run (Né pour courir)<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2009.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un jeune homme, beau, glabre et hâlé, le sourire affichant une joie et une aisance à la course, fend la vitesse d'une piste rocailleuse. Vêtu d'une ample chemise écarlate, d'un pagne clair et… de sandales de fortune, il ne ressemble à aucun des <i>runners</i> en-dossardés pris dans le même effort au sein d'une compétition. C'est une image. Celle de la couverture du livre. Mais elle revient, au long de ces centaines de pages, nous tenant en haleine, cardio à 200, nous accompagnant, pas à pas, foulée après foulée.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Le coureur est serein. On devine une allure maîtrisée, habituelle. Même s'il est parti <i>comme un dératé</i>, il court détendu. S'appuyant sur des descriptions particulières (anecdotes, historiques, non-dits) d'évènements sportifs (marathons, trails, ultra-marathons), McDougall avance dans son écrit et dans sa découverte des antagonistes, en même temps qu'il pénètre dans le pays sauvage d'un peuple que le lecteur ne connaît pas : celui des Tarahumaras, sis dans les canyons hostiles des montagnes mexicaines du Chihuaha.</span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">De sa rencontre avec les Tarahumaras, McDougall ne sort pas indemne. Et nous ne sortons pas indemnes, après la lecture de son pavé. Ce livre est un <i>must</i> ! Une bombe ! McDougall n'est pas un anthropologue. Ni un philosophe, ni un hippie. Certainement pas un cardiologue ou un spécialiste des sports d'endurance extrêmes. McDougall, c'est Pierre Rahbi, avec la guitare à Bruce Springsteen, pour un concert final organisé dans une jungle aride ! McDougall n'est pas un idéaliste, ni un rêveur. Il n'est pas aussi fou que les coureurs dont il parle (les Emil Zatopek, Ana Trason, etc.), ni aussi sage que ses amis Tarahumaras.<br />
Son écriture est façonnée comme une sortie en fractionné : les phrases suivent un rythme soutenu, qui nous mène d'un souffle en des récits passionnants, puis se scindent en des riffs </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">électriques, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">vifs, détonants. Une tuerie. Si ce livre va enthousiasmer les amateurs de </span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">running</i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, il va bousculer les autres, simples mortels. Les aventures humaines contées sont étonnantes. Les performances sportives sont narrées comme des chroniques surréalistes. Comme si un témoin averti rapportait les premiers pas de l'homme sur Mars, ou l'ascension de Mirandon par votre serviteur.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">
Un livre extraordinaire, exceptionnel, unique, déroutant, lu grâce à Miss Ceccano, en préparant ladite boucle mythique peyremalencque de juillet, et sans dévorer une — ou alors… une seule — souris, en guise de friandise.</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-36059498684368655242014-08-24T22:20:00.001+02:002014-08-25T09:37:38.130+02:00Mon autobiographie<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">«
Le problème était que, ayant été avant-centre moi-même, j'étais toujours plus dur avec les attaquants qu'avec les autres joueurs. Ils n'étaient jamais aussi bons que moi, évidemment. Je suis désolé mais aucun n'a été aussi bon que moi quand je jouais. Les managers peuvent se permettre de telles vanités et, souvent, ils les infligent aux joueurs. De la même façon, les joueurs pensent être meilleurs managers que la personne en face — jusqu'au jour où ils essayent d'occuper le poste. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Alex Ferguson</span><i>, Mon autobiographie<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2013.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Il y a son éternel combat avec l'Alsacien et <i>coach</i> d'Arsenal, Arsène Wenger, le « <i>rival</i> », le « <i>bon client </i>». Rien que pour ce chapitre, ce livre est riche d'anecdotes uniques. Il y a ses bras-de-fer avec d'autres managers (Mourinho, pour n'en citer qu'un), et souvent dans son propre bureau, ici-même où les tensions se règlent à grands verres de bières et de vins ; comment cela irait-il plus simplement, dans un pays où « <i>le public du football se compose principalement des gens de la classe ouvrière</i> ». </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Il y a ses colères, quand les Red Devils ne sont que le dauphin du champion. Cette autobiographie résume toute la hargne d'un être qui jalouse son voisin, quand ce dernier a un moteur plus puissant dans son bolide. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Tout l'orgueil d'un homme qui n'abdique jamais, qui veut le monde du football à ses pieds — ou à ses crampons.</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Natif de Glasgow (jeune, il joue, notamment, avec les Rangers), ayant effectué ses premiers faits d'armes comme dirigeant avec d'autres <i>reds</i>, ceux d'Aberdeen, Alex Ferguson est un personnage entier. Attachant et terriblement admirable, autant que nous lisons ce qu'il rapporte. Probablement terrifiant et quelque peu imbuvable, à le côtoyer au quotidien. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Dans ses mémoires, qui n'offrent guère de douceur dans un monde de brutes shootant dans du cuir, il explique les coups de poker-menteur, pour attirer et acheter des joueurs, les rafler à la concurrence, grâce à quelques dizaines de milliers de livres sterling. Les meilleurs éléments à qui il réussit à confier les clefs d'Old Trafford sont ceux qui suscitent la convoitise des autres équipes ; et comment mieux juger de cela, si ce n'est par l'égard porté par les supporters d'en face : « <i>L'une des caractéristiques qui signalent un grand joueur, c'est quand les fans adverses lui dédient des chants hostiles</i> » !</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Il admire les footballeurs les plus doués. Les désire, naturellement, pour son onze idéal. Les sublime. Et s'en détache, après quelques années, non sans regrets, mais avec certaines amertumes. Selon lui, la trahison n'est jamais loin. Peut-être n'a-t-il pas tort. Peut-être pense-t-il, plus ou moins secrètement, que les hommes lui appartiennent, dès lors qu'ils revêtent un maillot aux couleurs de l'équipe qu'il dirige — en l'occurrence Manchester United, durant ses vingt-sept années au plus haut niveau. Les mots qui reviennent le plus, dans ses témoignages, sont pour dire son refus de reconnaître ses faiblesses, de baisser la garde, d'accepter qu'il perd ou qu'il est en difficulté. Un peu comme sur le terrain où, se plaît-il à rappeler, l'adversaire sait toujours que les Mancuniens peuvent revenir au score dans les ultimes minutes de la partie. Comme si la vie — sa vie — n'était qu'une succession de temps additionnels.<br />
À la lecture du palmarès de Sir Alex Ferguson, seul manque un parcours à la tête de l'équipe nationale d'Angleterre. Un poste qu'on lui proposa, par deux fois. Mais il ne pouvait, en aucun cas, devenir le sélectionneur des Three Lions : « <i>Vous m'imaginez faire ça ? Moi, un Écossais ? J'ai toujours plaisanté sur la question et dit que si j'avais accepté, cela aurait été pour les faire descendre dans la hiérarchie. J'aurais voulu faire tomber l'Angleterre au 150<sup>e</sup> rang du classement mondial, avec l'Écosse au 149<sup>e</sup>. </i>»</span></span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Un livre lu durant la trêve estivale, les pieds dans l'eau d'un lac de Vaucluse ; une lecture partagée, forcément, avec le <i>Gunner</i> Matteo, grand spécialiste de la Premier League.</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-43320655142953529712014-07-28T20:39:00.000+02:002014-07-30T23:00:13.757+02:00Tour du Mirandon<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« </span></span><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">Figurez-vous un bloc immense, formant presqu’île, s’allongeant de l’ouest à l’est, détaché du serre du Puech, escarpé, partiellement boisé, froid et inculte au nord, chaud et fécond au sud, éternellement ceinturé par les eaux de la Cèze, grossie de l’Omol et du Luech, et vous aurez une idée de Mirandon ! »</span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><b>Ernest Durand</b></span></span><span style="color: #660000; font-size: 11px; font-style: italic;">, Une étude notariale au village </span><span style="color: #660000; font-size: 8px;">—</span><span style="color: #660000; font-size: 10px;"> 1905.</span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Ce Mirandon, seul Ernest Durand, dans sa monographie de 1905, le cite. Nous avons beau feuilleter registres et vieux papiers, étudier la micro-toponymie de tout le Peyremalès, pas un demi-mot, ni en latin, ni en occitan, ni en vieux français, que ce soit avant ou après la Révolution, ne nomme la montagne où fut érigée, il y a plus d'un millénaire, l'église paroissiale peyremalencque chère audit prieur. Ce Mirandon intrigue. Nous nargue. Comme il le fait, ce frais matin d'été, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">dimanche </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">20 de juillet 2014.</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Pour étudier sa courbe au plus près, nous voici inscrit au départ des 12,600 km de la célèbre course <i>Tour du Mirandon</i>, en sa 31<sup>e</sup> édition. Motivé comme personne, courant à domicile, nous visons, naturellement, le podium. <br />Ambitions revues rapidement à la baisse, dès le passage sur le pont du Mas Herm, puisque c'est ici que nous verrons furtivement et pour la dernière fois de la matinée, le trio qui finira en tête de la compétition. Ne pas regarder devant, s'accrocher au peloton, passer, avec lui, au-devant de la </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><i>masada</i> Jaussaud</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> (où la famille a vécu, durant cinq-cents ans), et grimper aveuglément.</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Le premier kilomètre, avec cette tranchée qui monte au Serre, ressemble à une sente en escaliers caillouteux, que seules les chèvres doivent savoir emprunter sans s'y briser les sabots : casse-pieds ! On se fie au dire de la plèbe de <i>runners</i> expérimentés : « <i>Si tu ne peux pas voir le sommet, marche </i>». </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Après une boucle dans le dédale serré et pavé de l'Elzière — "L'Enfer du Sud", comme l'appellent les coureurs avertis —, </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">on jette un œil à la maison Ariffon et,</span></span></span> le temps de laisser le Chambonnet à main droite, non loin du lieu magique où les eaux du Luech et de la Cèze s'unissent, on entame l</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">es trente hectomètres suivants (le fameux <i>mur des trente</i> évoqué par les marathoniens). Ascension vers l'échafaud, à coups de lacets étrécis, ces trois-mille mètres sont annoncés comme le clou du parcours. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Où l'on attaque la montagne,
par la face sud. Ou ouest ? Qui s'en fiche ? On n'attaque
rien du tout, on tente de se défendre ! Certes, ce n'est ni Mont, ni ton Ventoux, mais le dénivelé du versant méditerranéen de la Cévenne du Haut-Pays de Cèze recale un premier lot de dossards, qui alternent course lente et marche pénible. Nous continuons à trotter, mais, à défaut d'une médaille que l'on espérait raicher pour notre col, nous nous contenterons de gagner ce col rêche.</span></span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Le défi est tel, que l'on se sent, à quelques distances du chemin de croix, rapidement crucifié en plein effort.</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> L'on cherche le relais.</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> Plus haut, nous ne voyons pas les ruches, cachées derrière la végétation estivale, elle-même voilée derrière la sueur qui immerge nos yeux. Au plus haut du tracé, a</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">ux confins de Peyremale et de son ancien hameau, Bordezac,</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">après avoir sauté l'Oule, on devine Clamoux, le Puech, Mercoire, l'ombre du château de Portes. De là, on aperçoit les tourbillons de Gourgime, la Cèze qui serpente autour de l'église et de Mirandon, que nous surplombons à présent. On se déconcentre un peu, en se perdant parmi ces paysages cévenols. Ceux qui finiront aux dix premières places (enfin, qui finissent, à cette heure où nous sommes encore à mi-parcours), n'auront pas pris le temps d'apprécier le paysage ; nous mesurons le privilège de figurer dans la catégorie </span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">coureurs du dimanche</i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">. D'ailleurs, dorénavant, nous visons, raisonnablement, une place au sein du Who's Who des </span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">finishers</i><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> du Mirandon ; ce qui serait, déjà, un exploit en soi : nous ne sommes pas là pour préparer le Badwater Marathon, non plus !</span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">La descente, enfin ; où l'on regrette, presque, la montée. Torse en avant, nous dévalons vers les Traverses, lieu fondé par Simon Aussel, lorsqu'il y fit construire sa maison, au printemps 1600. Arrivé en-bas, la rivière longe les Drouilhèdes, sans que nous ne puissions envisager <i>de picar un capús</i>. La sensation est terrible : ce (faux) plat oblige à relancer les foulées ; autant la montée faisait oublier toute émotion et la descente était une éternelle chute libre, autant ce long passage sans relief se révèle plus éreintant que prévu. Et la moindre bosse, comme ce passage traitre du Malpas (qui porte bien son nom), rappelle la présence de muscles (abimés) dans les cuisses. <br />Le dernier kilomètre est… de trop ! Il y a longtemps, que la sueur et le sel ont rincé les yeux. Va-t-on, seulement, voir la ligne d'arrivée ? Terminer la course, planqué à l'arrière du <i>gruppetto</i>, telle est notre ultime stratégie du jour. Ça y est, nous voyons, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">à hauteur du panneau Peyremale</span>, le Mas des Noyers. Nous traversons, en quelques pas fatigués, le Claux, et, "déjà", le Deneyriel nous attend à deux centaines de mètres. Sprint final, un dernier effort, et nous franchissons, d'un bond de cabri pronateur, la ligne, alors que les vainqueurs reviennent, eux, tranquillement, d'une douche salvatrice et méritée.<br /> Un livre d'Ernest Durand — qui, fut-il curé, n'en était peut-être pas moins coureur de fond, qui le sait ? —, lu, relu, feuilleté, annoté, relu, éternellement ouvert sur le bureau ; un Tour d[e] Mirandon couru, finalement, sans qu'aucun ours (mais une souris !) ne nous ait bondi dessus, au gré des virages en épingle tracés par on-ne-sait quelle couble muletière.</span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-62774073904793216302014-06-23T12:25:00.000+02:002014-06-23T16:11:43.730+02:00Autoportrait de l'auteur en coureur de fond<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Enfin, le triathlon s'achevait. Je ne m'étais pas noyé, je n'avais pas crevé, je n'avais pas été piqué par une méchante méduse. Aucun ours affamé ne s'était jeté sur moi, aucune guêpe ne m'avait attaqué, aucun éclair ne m'avait atteint. Ma femme, qui m'attendait à la ligne d'arrivée, n'avait découvert aucune ténébreuse affaire me concernant. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Haruki Murakami</span><i>, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond<span style="font-size: 8px;"> </span></i><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2007.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un autoportrait de l'auteur, mais pas une autobiographie. Un autoportrait de l'auteur, mais pas qu'en coureur de fond.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">On retrouve Haruki Murakami (°1949 Kyōto), comme écrivain, comme penseur, un peu philosophe, un peu humaniste. Mais terriblement coureur de fond. À ne pas laisser s'achever une journée sans avoir avalé ses dix kilomètres de <i>running</i>, son quotidien est rythmé par des foulées régulières</span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">. Ce, depuis ses trente-trois ans, à l'âge où le Christ est mort, à « <i>l'âge où Scott Fitzgerald a commencé à décliner. </i>» À l'âge, où il a commencé à consacrer sa vie à l'écriture. À partir de ce jour, en écoutant, notamment, The Lovin' Spoonful dans son walkman, Haruki n'a cessé de courir. Son premier quarante-deux kilomètres, il l'accomplit sous le soleil caniculaire grec, retraçant alors, seul, la distance légendaire menant d'Athènes à Marathon, peinant, souffrant, soufflant, jurant, réalisant que </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">«</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Rien dans le monde réel n'est aussi beau que les illusions d'un homme sur le point de perdre conscience.</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span></i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">» </span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Croit-il écrire sur la course — ou nous le veut-il faire croire —, qu'il parle de lui, de son activité d'écrivain, de ses doutes, de ses ambitions, autant avec humilité qu'avec, parfois, une petite pointe d'orgueil. À comparer la discipline qu'il s'inflige en tant que sportif, à celle nécessaire pour mener à bien un nouveau livre : concentration, hygiène de vie, respect de soi.<br />Participant à des marathons, des triathlons et </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">à diverses autres courses, </span></span></span> Haruki Murakami s'est également essayé aux très longues épreuves comme les ultrafonds, ordonnant à ses muscles et ses jambes de le mener sur des distances de cent kilomètres. Probablement, dans ces exercices difficiles, où les efforts vont au-delà des forces supposées, pour se mieux connaître. Car, dit-il, </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">«</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">On a beau se poster nu aussi longtemps qu'on le souhaite devant son miroir, ce qui est l'intérieur ne s'y reflète pas.</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span></i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">»</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Un livre conseillé par Karin, lu en préparant le Tour de Mirandon ; course peyremalencque qui passe par Athènes et Marathon ; dit-on.</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-42323874487561785742014-05-26T22:33:00.000+02:002014-05-27T10:06:46.179+02:00Appaloosa<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Tu es sur ton bel étalon Appaloosa. C'est une belle journée de printemps. Nous allons à travers les bois. Les jacinthes sont toutes dehors, et le ciel est bleu clair. »</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Paul McCartney</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 1998.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Au dernier jour de l'exposition, le monde se presse vers le Pavillon populaire de Montpellier, pour découvrir — ou, comme nous, voir une deuxième fois — les quelques deux-cents tirages présentés lors de cette </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">première française de la <i>Rétrospective 1965-1997</i> de la photographe Linda McCartney (1941-1998)</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">L'artiste n'était pas qu'une musicienne du groupe Wings. Pas que l'épouse de Sir Paul McCartney, mais une photographe très connue, déjà au temps où elle se « patronommait » Eastman. Sûr, en épousant, en 1969, le célèbre bassiste, elle entrait au sein d'une des futures familles les</span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> plus notables</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> </span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">d'Angleterre, </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">dont les armes blasonnent joliment <i>d'or,
flanqué de sable, chargé de six filets en pal de l'un en l'autre,
accompagné en tête et en pointe de deux tourteaux, au cimier surmonté
d'un oiseau de sable tenant dans sa patte dextre une guitare d'or, à la
devise Ecce cor meum</i></span></span></span>. </span></span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Auteure de plusieurs clichés d'anthologie — par exemple, ceux des musiciens Jimi Hendrix, Eric Clapton, Franck Zappa et Neil Young, intelligemment réunis pour un carré de guitaristes légendaires, des groupes The Rolling Stones, The Yardbirds, Grateful Dead, The Beatles —, Linda McCartney a, également, illustré son œuvre par un incessant travail sur l'autoportrait, et sur des techniques variées allant de la prise au Polaroïd à celles inspirées des balbutiements de l'art photographique. Les séries de photos </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">« </span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">familiales</span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> »</span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"> peuvent sembler des témoignages d'un quotidien intime, pourtant, les scènes sont aussi émouvantes qu'artistiques : des enfants, des lieux, des animaux, des temps révélés par quelque appareil argentique, entre les nombreuses tournées, on l'imagine, du couple McCartney.<br />« <i>Tu es sur ton bel étalon Appaloosa</i>… » : les derniers mots du liverpuldien Paul McCartney pour Linda furent pour l'inviter à "partir" au galop de son cheval Appaloosa, appelé ainsi en l'honneur des indiens Nez-Percés, dont les McCartney étaient très admiratifs.</span></span></span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Une exposition vue, une première fois, avec Uateniù, puis avec deux papooses de notre tribu ; la chanson "Goodnight tonight", étonnamment en mémoire, alors que d'autres titres des Wings furent, il faut l'avouer, de bien meilleures compositions.</span></span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-22521281579685393072014-04-23T14:53:00.000+02:002014-04-23T17:22:43.964+02:00Black Rose<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« I was the skin for your thorns
<br />The pale light for your bloom
<br />Black rose »</span></span> </blockquote>
<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">[ J'étais la peau pour vos épines
<br />La lumière pâle pour votre fleur
<br />Rose noire ]</span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><br /><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><span style="font-weight: bold;"><br />Piers Faccini</span><span style="font-style: italic;">, Black Rose<span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 8px;">—</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size: 8px;"> </span></span><span style="font-size: 10px;"> 2013.</span></span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Piers Faccini, c'est lui le magicien. Il est six heures et quinze minutes, et il nous entraîne dans l'univers d'une sorte de « <i>raga du matin</i> ». Une paire d'heures auparavant, </span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">à près de soixante-quinze kilomètres de là, à St-Jean du Gard, </span></span></span>les musiques de Lost Highway nous régalaient encore, et ici, pour l'épilogue de la Zat de Malbosc, à Montpellier,</span></span></span><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"> c'est une terrible sensation d'arriver sur une autre planète, avec</span></span></span> ce rendez-vous matinal précis, en voyageant d'un lieu à un autre, d'une scène à une autre.<br />Le jour se lève, il fait plutôt (antarctiquement ?) froid, quelques dizaines d'insomniaques privilégiés voient Piers hésiter à poursuivre le <i>set</i> après que trois morceaux et quelques gouttes de pluie ne soient tombées sur les guitares. Deux pro-tentes dressées vitement par les techniciens vont protéger le chanteur et son batteur, et le concert continue, entre ballades et fond de blues qui doit autant aux vieux musiciens du Mississippi qu'aux plus jeunes du Mali. La courte bruine cède pour que l'ambiance nuit-jour ne soit plus que l'unique binôme qui enveloppe dans son écrin intemporel le couple formé par Piers Faccini et Simone Prattico, et apporte, à ce dimanche de Pâques, une dimension irréelle. Un rêve, un enchantement. Une douceur. Une image qui ressemble à Woodstock 1969, disent de faux nostalgiques…<br />Piers Faccini chante "Black Rose", ainsi que d'autres titres de son récent album, joliment intitulé "Between Dogs and Wolves"</span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, à l'instar de ce concert qui a démarré à l'instant où les fauves terminent doucement leur nuit d'errances</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">. Et rien n'existe d'autre, dans cette aube où le noir du ciel vire à l'orangé.
Piers Faccini ne se dissimule pas. Sa voix et sa guitare sont celles des enregistrements, épurées et résolument intimistes. Sa musique est simple, franche, d'une sincère poésie, les cordes de ses instruments sonnent sous les arpèges ou le bottleneck. Seul son complice batteur et les anches des harmonicas qui vibrent s'ajoutent à son jeu de guitare pour entourer le chant. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Un timbre légèrement éraillé, u</span>ne voix qui caresse, soyeuse, feutrée ; </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300; font-size: 12px;">il nous plaît de désigner Piers Faccini comme</span> digne et légitime héritier de Nick Drake.</span><br />
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;">Un concert de Piers Faccini, qui nous berce et nous sucre comme un mélange d'épices, et nous fait passer du jour à son lendemain — </span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">le thème "Le pic du jour", une mazurka jouée par Lost Highway, à la fin de ladite nuit cévenole, avait réellement un titre prémonitoire…</span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-25316487353978089982014-03-28T13:42:00.001+01:002014-03-28T13:42:52.419+01:00Soie<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">«
</span></span><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">Il
avait derrière lui une route longue de huit mille kilomètres. Et devant
lui, rien. Brusquement, il vit ce qu’il croyait invisible</span></span>. »<br />
<br />« </span></span><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">Dans
la pièce, tout était tellement silencieux et immobile que ce qui arriva
soudain parut un événement immense, et pourtant ce n'était rien. Tout à
coup, sans bouger le moins du monde, cette jeune fille ouvrit les yeux.</span></span> »</span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><b>Alessandro Baricco</b></span></span><span style="color: #660000; font-size: 11px; font-style: italic;">, Soie </span><span style="color: #660000; font-size: 8px;">—</span><span style="color: #660000; font-size: 10px;"> 1997.</span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">« <i>On était en 1861, Flaubert écrivait Salammbô, l'éclairage électrique n'était encore qu'une hypothèse et Abraham Lincoln, de l'autre côté de l'Océan, livrait une guerre dont il ne verrait pas la fin. </i>» Sur ce tableau commence l'histoire d'Hervé Joncour, un jeune homme originaire de Lavilledieu, non loin du Vivarais cévenol, berceau des Ariffon. Afin de trouver des vers à soie sains (l'épidémie de pébrine ravage la sériciculture du sud de la France), Hervé Joncour traverse l'Europe et l'Asie pour se rendre au Japon, où il rencontre Hara Kei, seigneur et riche propriétaire, parlant le français, qui lui vend la marchandise tant convoitée. Le jeune marchand revient chez lui aux premiers jours de printemps, pour </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;">« <i>la grand' messe</i></span></span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"> », et sa vie va changer.</span></span></span><br /> Au fil de ses voyages annuels, les régions de l'Ardèche et du Japon deviennent voisines. Rien ne parait exister entre les deux endroits. Ni au-delà. Ce <i>rien</i>, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">évoqué par Alessandro Baricco</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, signifie que rien d'autre n'existe plus. Ou que l'on ne voit rien d'autre, mais que l'on devine l'<i>invisible</i>. Cet <i>invisible</i> d'autrefois, qui existe à présent et devient <i>immensité</i>.</span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"> Hervé Joncour retourne plusieurs fois, à l'autre bout du monde. Acheter des vers à soie n'est presque plus qu'un prétexte. Il effectue huit mille kilomètres, pour y trouver la soie, et pour y retrouver son monde invisible. Huit mille kilomètres, c'est loin. Une véritable quête de… <i>soi</i>. La femme qu'il aime, inconnue et silencieuse, est à l'ultima Thulé de ces huit mille kilomètres. Ou, peut-être, moins loin ; là, tout près. Si loin, si près… Mais le sait-il, seulement ? La soie, ce fil de salive qui devient la douceur d'un voile sur la peau, tisse un amour impossible…</span></span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"> La musique, minimaliste, d'Arvo Pärt, choisie pour illustrer la pièce imaginée par la Compagnie Triptyk Théâtre autour de l'œuvre de Baricco, invite à se bercer des silences que suggère le voyage initiatique d'Hervé Joncour. L'accompagnement semble être la caresse d'un archet sur l'une de ces vièles que l'on rencontre dans les pays qui se relient pour devenir </span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">la Route de la Soie, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">et l'on entend l'art instrumental de ces musiciens traditionnels.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Un
livre </span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;">« </span>lu</span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #660000; font-size: 12px;"> »</span>, sous le texte de Vincent Leenhardt et la mise en scène de Denis Lanoy, lors de la représentation de "Soie", donnée à la Maison de l'Eau d'Allègre-les-Fumades, au près de ce pays de la soie cévenole, où les feuilles de mûrier se vendaient, jadis, comme des feuilles d'or.</span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-91897454836558169212014-02-23T15:10:00.000+01:002014-02-23T18:59:28.723+01:00Lettres à sa fille<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">«
Sous prétexte qu'ils se transmettent d'une génération à l'autre une vieille propriété infestée de punaises, ils ont dans l'idée qu'ils sont des aristocrates, alors qu'à parler net ce sont tout bonnement des indigents. »</span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><b>Calamity Jane</b></span></span><span style="color: #660000; font-size: 11px; font-style: italic;">, Lettres à sa fille </span><span style="color: #660000; font-size: 8px;">—</span><span style="color: #660000; font-size: 10px;"> 1898.</span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Ces lettres sont-elles authentiques ? Personne ne le pense sérieusement. Mais, hormis si l'on considère que Martha Jane Cannary (ca1856-1903) était illettrée, elles le pourraient, tant elles content avec une certaine vérité la vie d'une femme qui errait d'un endroit à un autre, qui acheva sa vie démunie, aveugle et rongée par les remords d'avoir abandonné sa fille, une vie </span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">qui pourrait ressembler à celle </span></span>de ladite Calamity Jane.</span></span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">L'auteure, qu'elle fut la célèbre pionnière aux pantalons d'homme ou une romancière qui eut aimé incarner son héroïne, décrit les Black Hills de l'Ouest sauvage, les Sioux, les Cheyennes, ses parties de poker, ses aumônes, ses boulots de conductrice de diligences ou d'infirmière, de nourrice, même, ainsi que le Wild West Show de Buffalo Bill, où elle joue son propre rôle. Elle évoque, tout au long de cette correspondance, ses fidèles amours pour Wild Bill Hickok, sa reconnaissance éternelle pour le père adoptif de sa fille, Jim O'Neil, son attachement à son cheval Satan, et ses pensées maternelles, pleines de regrets, pour sa Janey. <br />Les bourgeoises </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">de Deadwood, qu'elle accuse de garder des squelettes dans les placards et d'engendrer des fratries de bâtards, sont des contemporaines qui comptent également, dans ses mémoires : « </span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">Je n'ai encore jamais tué personne, mais j'aimerais cogner sur la tête de certaines femmes de Deadwood </i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">» ; </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">« </span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">Si j'étais un homme, il me suffirait de leur flairer une seule fois les aisselles pour être dégoûté. </i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">»</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Ces vingt-sept lettres, qui s'échelonnent entre 1877 et 1902, ont été dévoilées près de quarante ans après la mort de Calamity Jane, en 1941, par celle qui se disait être sa fille Janey. Elles se lisent aisément, comme nous écouterions une vieille tante, accoudée à la table de sa cuisine, raconter sa pauvre vie, une existence hésitant entre ses heureuses bagarres dans les saloons avec les mégères de la ville et une vie "plus" chrétienne, à cuisiner son <i>mince pie</i> et son <i>gâteau de 20 ans</i>.<br />Un livre lu, en écoutant "La ballade de Calamity Jane", superbe album — qui n'est pas sans rappeler les ambiances de la musique du film "Dead Man", jouée par Neil Young —, composé et interprété par Chloé Mons, Alain Bashung et Rodolphe Burger.</span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-90398288665190425322014-01-30T08:43:00.001+01:002014-03-10T20:31:38.570+01:00L'homme qui voulait être heureux<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« Si vous ne renoncez à rien, vous vous abstenez de choisir. Et quand on s'abstient de choisir, on s'abstient de vivre la vie que l'on voudrait. »</span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><b>Laurent Gounelle</b></span></span><span style="color: #660000; font-size: 11px; font-style: italic;">, L'homme qui voulait être heureux </span><span style="color: #660000; font-size: 8px;">—</span><span style="color: #660000; font-size: 10px;"> 2008.</span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Quoique son immense succès ne soit pas contesté, ce n'est pas un livre exceptionnel, mais ce premier roman de Laurent Gounelle (né en 1966 et originaire de la Cévenne ardéchoise — des gages de qualité ?) est un écrit qui se lit avec tranquillité, qui distille quelques passages pertinents, amusants, quelques vérités plus ou moins philosophiques, au gré de vingt chapitres courts.</span></span><br />
<span style="color: #663300; font-size: 12px;">On pourrait résumer "L'homme qui voulait être heureux", en présentant qu'il s'agit de la remise en question d'un Occidental qui n'avait jamais imaginé qu'il se retrouverait « <i>un jour à l'autre bout du monde, écoutant un vieux sage balinais [lui] commenter les seins et les fesses de Nicole Kidman </i>», et ce serait presque suffisant — sauf respect pour le travail autrement plus complet de l'auteur. Disons que l'humour et la réflexion, alliés à la simplicité d'une aventure entièrement plausible, font un "heureux" et sympathique mélange, dans cette histoire entre deux hommes qui vont s'apprivoiser, à partir du moment où le premier comprendra que </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">« ce</span><i style="color: #663300; font-size: 12px;"> n'est pas en disant aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre qu'on les aide à évoluer </i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">»</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Le hasard faisant bien les choses pour construire ces journées qui se conjuguent à la première personne du singulier, le narrateur rencontre un maître qui va lui enseigner, en quelques discussions, en une sorte de psychanalyse en accéléré, comment modifier sa vie ou, pour le moins, comment l'enrichir en la débarrassant de ses plus lourds haltères et de son <i>alter ego</i>. Oublier ses certitudes, abandonner ses résistances, la clef est là, mais pour gagner ce nouveau chemin, il faut redoubler d'efforts, abattre ses préjugés. Car, effectivement, pour grandir, « <i>ce n'est pas un détachement, c'est un renoncement </i>» qui s'impose, et c'est ce qu'il est important de savoir, d'admettre, d'ordonner.<br />Un livre lu pour commencer l'année nouvelle, et conseillé à Estève, à Isa, à qui rêve, à qui rêvera</span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">…</span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-317784611269439385.post-39718269750227734782013-12-21T10:10:00.001+01:002013-12-21T10:10:22.944+01:00Inside Llewyn Davis<blockquote>
<span style="color: #660000; font-size: 12px;"><span style="font-style: italic;">« See my bird up in the sky<br />
She don't walk, she just fly<br />
She don't walk, she don't run<br />
She's the girl of wind and sun »</span></span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #660000; font-size: 11px;"><b>Folklore américain</b></span></span><span style="color: #660000; font-size: 11px; font-style: italic;">, Green, Green Rocky Road </span></blockquote>
<blockquote>
<span style="color: black; font-size: 14px;"><span style="color: #663300; font-size: 11px;"><span style="color: silver;">________________</span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">"Inside Llewyn Davis" n'est pas aussi irrésistible que "O' Brother", mais c'est un film avec un très beau climat, comme le sont, habituellement, les réalisations de Joel et Ethan Coen.</span></span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Nous sommes en 1961, et Pete Seeger, Mimi and Richard Fariña, Peter, Paul and Mary, Jim and Jean, Tom Paxton, The Clancy Brothers, sont là, à chanter dans l'ombre, mais reconnaissables entre mille, dans cette fiction volontairement inspirée par les pionniers de la <i>folk music</i>.</span></span>
</span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">À travers l'Amérique
des rues de New York, tout concorde. Et l'o</span></span>n ne sy trompe pas, lorsque l'on voit le personnage appelé Grossman, il s'agit bien, patronyme non feint, d'Albert Grossman, premier manager de Dylan. </span></span></span></span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Lors, b</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">ien sûr, il y a </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">l</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">es impresarios véreux,</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> l</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">a silhouette de l'auteur de "Sad-Eyed Lady of the Lowlands",</span><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> des guitares, l'hiver, la dèche, la route, tout </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Greenwich Village, </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">et, </span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">last but not least</i><span style="color: #663300; font-size: 12px;">, cette très belle chanson de Dave Van Ronk, "Green, Green Rocky Road", dont les paroles, comme dans toutes les chansons traditionnelles, varient avec les temps et les gens. Mais il y a, aussi, le chat Ulysse — </span><i style="color: #663300; font-size: 12px;">un chat filmé par des gens qui aiment les chats</i><span style="color: #663300; font-size: 12px;"> — et d'autres petites perles. </span><span style="color: #663300; font-size: 12px;">Dont, mention particulière, Oscar Isaac, comédien mais aussi interprète, puisqu'il chante, <i>accompanying himself on the guitar</i>, les thèmes de la bande originale. Ce jeune garçon talentueux est, au départ, musicien, et fan de Dylan et de Cat Stevens (tiens, on retrouve l'auteur de "Sad Lisa"…), et c'est en apprenant que les Frères Coen cherchent à construire un film autour d'un univers qui lui est cher, qu'il met tout en œuvre pour en décrocher le rôle principal.</span><br />
<span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">Il campe Llewyn Davis, un rêveur, marginal, sans-le-sou et sans trop d'idées, qui erre, avec un <i>flight case </i>et sans manteau, dans la neige qui craque sous son pas qui hésite entre plusieurs vies. Qui n'arrivera jamais à faire plus qu'une petite carrière de chanteur à peine reconnu par ses amis, et dont la seule fortune sera un reliquat de disques invendus, et sa seule maison, des canapés, quand il peut trouver, davantage mal gré que bon gré pour ses hôtes, un refuge provisoire. Quand il quitte la scène du <i>hootenanny</i>, un "inconnu notoire", au timbre nasillard, démarre trois accords de guitare et un couplet, et Davis comprend, comme nous, que ce <i>folk singer</i> deviendra l'icône d'une époque, alors qu'il chante </span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;">"Farewell", comme pour signifier à Llewyn qu'il peut, désormais, s'en aller</span></span></span></span>…
<br />
Un film partagé avec et d'après l'idée de "Suze Rotolo", le combi VW </span></span><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><span style="color: #663300;"><span style="font-size: 12px;"><i>The freewheelin'</i></span></span></span></span></span></span> garé non loin…</span></span></div>
</blockquote>
Pascalhttp://www.blogger.com/profile/14907148451898913384noreply@blogger.com1