mercredi 27 février 2013

Tout ce que l'homme a touché

« Tout ce que l'homme a touché et rien de ce qui est naturel. »
Jean-François Breton, Le Lien des Chercheurs Cévenols  1978.
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Avec Pierre Richard, décédé en 1968, et Jean Pellet, que nous avions encore croisé, avant qu'il ne décède en 1990, Jean-François Breton était fondateur du Lien des Chercheurs Cévenols, association et publication dont le siège est sis à Génolhac. Cette revue, qui existe depuis 1974, qui fédère des chercheurs éparpillés un peu partout en et hors de leur région d'enquête, apporte à son sommaire des articles sur diverses matières ayant trait à l'ethnologie, l'anthropologie, la généalogie, la géologie, l'histoire régionale en général.
Dans son éditorial de l'époque, Jean-François Breton explique que le Lien concentre ses intérêts sur tout ce qui a « subi » une influence — ou une incidence — de la part de l'homme.
« Et rien de ce qui est naturel », précise l'éditorialiste ! On pourrait presque penser à quelque provocation, car la remarque semble prévenir, avertir, elle en est même autoritaire ; mais non, il ne s'agit que de redire, encore une fois, que le champ d'action des chercheurs de l'association est volontairement limité à l'action humaine sur l'environnement, celle qui transforme une pierre en mur, un cours d'eau en béal. Comme s'il était coupable de ne pas s'intéresser, voire de ne pas considérer, la nature seule. Cette nature sauvage, primitive, originelle. Cette nature d'avant l'Homme destructeur. Le chercheur ne se désintéresse jamais vraiment de cette nature originelle. Mais il faut, comprenons-nous, s'excuser de rechercher, avant tout, ce que « l'homme a touché ».
Une revue lue et relue, depuis des années et des années, avec cet éditorial d'il y a trente-cinq ans, à nouveau inséré par Marie-Lucy Dumas dans le numéro de janvier-mars 2013.