« Les dernières reliques qui appartiennent à Jésus-Christ sont celles qu'on a eues depuis sa résurrection, comme un morceau de poisson rôti que lui présenta saint Pierre, quand il s'apparut à lui sur le bord de la mer. Il faut dire qu'il ait été bien épicé, ou qu'on y ait fait un merveilleux saupiquet, qu'il s'est pu garder si longtemps. »
Jean Calvin, Traité des reliques — 1543.
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Où l'on pourrait creoire qu'un tel texte feust escript par le sieur Desproges, en d'aultres espoques. Il n'en est rien. Cet humour, railleur, est de l'œuvre et de la plume de Jehan Calvin, resformateur tant satirique qu'il semble le plus acerbe des hérétiques de son tempz. Dans son Traité, il s'attaque à l'idolastrerie papiste, incrimine fermement l'Esglise catholique, apostolique et romaine, laquelle voue un culte des reliques dont il se moque et qu'il condamne, comme tout protestant, avec violence, l'accusant au passage pour son incohérence générale.
Pour cet ouvrage, publié en 1543, en français (et non en latin), on ne sait quelles sources utilisa le théologien pour inventoriser de la sorte. Mais les exemples, nombreux, mesme si non exhaustifs, sont exacts. Tout comme le rire est souventes fois sous-jacent, mais toujours vif, cruel, volontairement agressif, pour poincter de l'index les adorateurs de la Vierge Marie, de saint Michel, de saint Jean-Baptiste, de quelques apostres et aultres saints, qui recensent ici un drap, là les ossements, ailleurs encore une dent ou des objets ayant appartenus aux personnages vénérés.
Un libvre lu par un descendant de Pierre Amat, dit « le Viel », et Jehanne Jaussal, qui se marièrent en ladite année 1543, en pays calviniste, à Génolhac
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