dimanche 31 mai 2015

Le chat du rabbin

« Mon maître trouve que je suis une mauvaise bête, que je mens quand il ne faut pas et que je dis la vérité uniquement quand elle fait de la peine. »

Joann Sfar
, Le chat du rabbin   2007.
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« L'idée du calme est dans le chat assis », disait Jules Renard, qui regrettait peut-être, qui sait, son patronyme de goupil. Un chat penseur, qui observe, inspire quelque tranquillité oisive.
Un chat fidèle, même s'il louchât ! 
aurait probablement ajouté Georges Brassens, qui aimait tant les chats, qu'il promettait, dans "Le testament", que son fantôme viendrait persécuter quiconque, en sa maison, maltraiterait ses chats. « Ce que j'aime chez le chat, c'est le non-sourire, cette absence d'expressivité de l'affection qui, pourtant, n'empêche pas l'attachement et la tendresse », hasardait un autre chanteur, Cali, répondant à une analyse psychologique fondue sous un interview. Le chat, souvent désigné pour son empathie, serait-il avare de sourires ? Woody Guthrie, qui évoque « le large sourire  » de sa vieille chatte, dans "En route pour la gloire", pense le contraire ; et nous nous rangeons à son sentiment, plutôt qu'à celui de Cali, bien évidemment ! Quant à Robert Crumb — Ricain-Cévenol, ayant dessiné plusieurs pochettes de disques vues à Sorgues, dans le cadre de l'exposition "Sur la route du rock psychédélique" —, nous nous rappelons de son Fritz the Cat, un coquin d'animal fabuleux, entré dans toutes les maisons de la planète ; à notre insu, parfois !
Le chat du rabbin, lui, est encore une autre race de félin. Un faux philosophe, libre, libre-penseur, iconoclaste, aux idées subversives. Vicieux, irrévérencieux ! Un chat qui ment comme il parle.

Il ne faut pas (que) lire, dans "Le chat du rabbin", le dialogue impossible entre deux mondes. Plutôt les vérités qui s'échangent entre un animal et nous autres humains. Le chat, par ses silences, nous écoute et dialogue, chaque jour. Le chat du rabbin, par son ironie et son insolence, nous impose l'auto-dérision.

Mais, de tous les chats, nous avons, aujourd'hui, une pensée pour Tiger, from Brighton. Chat-mémoire, il sait : Paul was a good lad.

Une bande-dessinée offerte par Mathilde, la danseuse aux gants de boxe, qui bouillonne, qui a le béguin de guingois ; lue en écoutant la magnifique musique du film "Le chat du rabbin".

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