« Tempus non fit, nascitur. »
Poul Anderson, La Patrouille du temps — 1954.
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«
Le temps ne se commande pas, il coule de source ».
Les romanciers nous
le disent : on peut remonter le temps. Les scientifiques sont persuadés
du contraire, nombre de leurs théorèmes l'attestent. Les historiens
ignorent la question, scindant notre vie en deux grandes périodes
distinctes et qui ne peuvent communiquer entre elles : le passé et le
présent.
Le vieux principe selon lequel on ne peut modifier l'histoire
(tuer son ancêtre étant le plus évident exemple des paradoxes) tendrait à
être remis en question. C'est un vaste débat, qui peut, parfaitement,
se résumer à la question d'Isa, de Paris, via le journal Télérama, en
décembre 1994 : « Si je mets mon café déshydraté dans un four à micro-ondes, vais-je remonter dans le temps ?
».
Finalement, voyager dans le temps est à la portée de toutes et de tous, et
quiconque se prête au jeu peut transformer à loisir le passé et, du même
coup, le présent. Pour cela, il suffit, en effet — quitte à passer pour imposteur ou révisionniste —, de redéfinir les compas de ses
propres émotions et ainsi considérer un fait du passé comme anodin ou, a contrario,
tragique, pour que son incidence au présent soit à l'inverse de la
réalité. Ou, plus exactement, une vérité nouvelle, qui coule de source.
Lors, évidemment, on ne va pas gommer le Sacre de Charlemagne, la Prise
de la Bastille ou l'Abolition de la peine de mort, mais à l'échelle
personnelle, les ravages ainsi provoqués peuvent créer des séismes
sentimentaux insoupçonnables.
Une histoire de voyage dans le temps, lue dans une vieille ferme landaise sans âge.
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