jeudi 29 mars 2012

Vie secrète

« On transmet ce qu’on ignore avec ce que l’on croit savoir. Le prétérit, à cela nous sommes fidèles. Le passé, telle est la source intarissable. Tout homme qui interroge est un homme fidèle à un secret qu’il ignore. »

Pascal Quignard
, Vie secrète    1998.
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Pascal Quignard est un conteur, et son « roman » est une fable. Il nous rassemble et nous formons, tout en lisant ses pages, un cercle d’amis intimes auxquels il a choisi de confier une partie de lui-même.
Par son récit, il dévoile une histoire singulière. Les épisodes se bousculent, et l’écrivain puise dans les anecdotes pour décrire des sentiments, des émotions, des pensées. Ces pensées deviennent une réflexion entière sur l’existence. Il fait de son passé une fontaine de jouvence, dans laquelle il reprend, parfois, les origines de l’Humanité, de l’amour, de la raison, de la folie.
Avec quelques mots choisis, il invite le lecteur à re-comprendre silence, langage, nudité, musique ou fascination, comme si ces termes s’étaient frayés des destinées parallèles et différentes au gré de leurs évolutions. Comme si l’Homme les avait reconsidérés à sa guise. Une façon de transformer le passé, pour déformer le présent et donner à l’inconnu un devenir plus variable qu’il ne l’est.
Un peu comme lorsque Mr Nobody (dans le film de Jaco van Dormael) parle de lui, parle de Nemo, et explique les multiples vies qu’il aurait ou a eu lui-même au travers de ses choix, empruntant les fourches les plus incertaines au long de ses parcours tracés, prévus, imprévus, imaginés ou irréels ; jusqu’à recommencer éternellement sa vie, sa vie secrète, ses vies secrètes.
Un livre – parmi tant d’autres du bien-prénommé Quignard – conseillé par Marie-Hélène « d’Ardèche ».

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