« alors je me souviens des choses les plus simples
les choses qu’on a dit ne jamais oublier
les choses les plus simples
jamais oublier.
»
Gabriel Yacoub, Les choses les plus simples — 1990.
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C’est une chanson française à part, qui constitue le concert de Gabriel Yacoub. Entre répertoire traditionnel — si, toutefois, il l’est encore, tant l’empreinte de Malicorne détermine une atmosphère unique — et chansons personnelles, les thèmes se suivent et se ressemblent : l’amour, la mort ; même la joute finale, "Le sel et le sucre", présentée comme la plus joyeuse composition du répertoire, est une image de cette vie construite aux confins de la mort.
Il y a du Bert Jansch et du John Renbourn, dans les couleurs que propose la guitare de l’ancien leader de Malicorne. Et un peu du « blues du Delta du Mississippi », avoua-t-il, sous un accordage dadgad devenu singulier chez lui. Le magnifique instrumental "Le jeu des grillons" annonce "Je serai ta lune", chanson de la première heure, "Les bannières qui claquent" commencent plus modales que n’importe quelle mélodie ancienne, et "Les choses les plus simples" reviennent, encore, apporter l’assurance que peu de poésies (avec "Désir", qui manquait à ce programme) ont dit aussi aisément l'absence et le sentiment amoureux.
Depuis qu'il s'est « fait poète », Gabriel Yacoub assume bien plus que ce timbre de voix, que cette présence charismatique sur la scène, avec ce dialogue qui se veut ami, qui impose la proximité, l'intimité, le partage. Comme ce soir d'avril, à Assas, alors que la voix subit les caprices d'une grippe tenace, que les accords sur la guitare se mélangent, parfois, dans la mémoire de l'instrumentiste ; mais avec, toujours, ces textes qui s'égrainent avec cette magie à jamais initiée par ce sorcier des mots, et dont il se sert pour envoûter.
Un concert écouté, comme nous nous souvenions de cette première rencontre avec le musicien, à Nîmes, rue Titus, circa 1986, et d’autres, et comme on lit et relit un livre de chevet.
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