lundi 27 mai 2013

Je dois tenir mon corps en état de marche

« Je dois tenir mon corps en état de marche et entretenir ma capacité d'étonnement, l'envie de faire rigoler. Un interprète de cirque, de musique ou de théâtre ne doit pas laisser son instrument (c'est-à-dire lui-même) désaccordé. Tout son travail consiste à ce qu'il soit le plus transparent, le plus fluide possible pour ne pas bloquer la transmission de son message. »
Rufus, Rencontre avec Rufus, in La lettre de l'Adami  2013.
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Le corps et l'esprit voués à l'interprétation. Au service de l'expression. De l'esthétisme. Comme dans les traditions instrumentales indienne, persane, arabo-andalouse (mais pas seulement : dans les répertoires des launeddas ou du hardingfele, aussi ; et dans bien d'autres, encore), avec le souci principal de servir la musique, jamais de se montrer soi. Le corps, dans sa présence autant physique que technique, prêt au moindre élan. Qu'il danse, chante ou joue de son immobilité. L'esprit, avec pour rôle d'apporter le meilleur de soi-même, pour divertir, réjouir, interroger, échanger.
Le saltimbanque ou le ménétrier d'autrefois étaient désignés pour donner les divertissements, et le faisaient sans prendre le public pour miroir. C'est peut-être dans cette notion de l'oubli de soi, que l'art de se produire sur scène est le plus difficile. Quel artiste sait encore être "transparent", de nos jours ? C'est, peut-être, cette transparence-là, que nous devons le plus travailler aujourd'hui...
Un article publié dans un papier que l'on ne fait que feuilleter, habituellement.

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